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Baptiste Morin / Crédit photo : Adrien Fillon / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP , modifié à
La décision de dissoudre l'Assemblée nationale et de convoquer de nouvelles élections législatives, prise dimanche soir par Emmanuel Macron, a pris de court les marchés financiers. Les investisseurs se veulent plus méfiants ce lundi soir au moment d'accorder un prêt à l'État français.

Il y a dix jours, l'agence de notation Standard & Poor's a décidé d'abaisser la note de la France, sanctionnant ainsi la "détérioration de la position budgétaire" du pays. Mais la décision prise par Emmanuel Macron dimanche soir de dissoudre l'Assemblée nationale a eu encore plus de conséquences sur le plan économique. 

Car après l'annonce de Standard & Poor's, le taux d'emprunt de l'État n'avait pas bougé, les marchés avaient anticipé. En revanche, la dissolution de l'Assemblée nationale les a pris de court. Ce lundi, ils ont donc brusquement réagi et le taux d'intérêt de la dette française a atteint son plus haut niveau depuis novembre dernier à 3,22%. 

Les investisseurs se méfient davantage 

Les investisseurs font payer plus cher le risque de prêter à la France, comme l'explique Éric Pichet, économiste et spécialiste des finances publiques. "Les marchés regardent le programme budgétaire du Rassemblement national et ils se rendent compte qu'il y a énormément d'approximations et de dépenses qui ne sont pas financées". 

Plus encore que ce taux d'emprunt de l'État, les économistes scrutent ce qu'ils appellent le "spread", c'est-à-dire l'écart entre le taux d'intérêt de la dette allemande et celui de la dette française. Aujourd'hui, il a grimpé pour dépasser un demi point. Autrement dit, les investisseurs se méfient un peu plus ce lundi soir lorsqu'ils prêtent à la France.