Vous l'avez certainement remarqué, faire le plein coûte plus cher depuis quelques semaines. Le prix du carburant vient de retrouver son niveau de février 2020, après une augmentation de 11 centimes par litre pour l'essence et de 9 centimes pour le gazole depuis le début de l'année. Comme d'habitude, c'est le prix du pétrole brut qui est à l'origine de cette hausse. Mais ce que vous ignorez peut-être, c'est que ce prix est lié aux avancées de la vaccination contre le Covid-19 dans le monde.
L'efficacité des vaccins "soutient les cours" du pétrole
"Chaque fois que l'on confirme que les vaccinations ont leur efficacité et qu'on va arriver progressivement à vacciner de plus en plus de monde, ceci soutient les cours", explique au micro d'Europe 1 Olivier Gantois, directeur général de l'UFIP, l'Union française des industries pétrolières. "En fait, cela fait s'éloigner le spectre d'un effondrement de la demande et des cours. Ce qui fait que depuis le mois de novembre, les prix du brut ont augmenté progressivement, jusqu'à aujourd'hui, aux alentours de 65 dollars le baril."
On peut donc dire que l'évolution de la situation sanitaire joue directement sur le prix de votre plein à la pompe. Un phénomène d'autant plus visible plus que les prix avaient chuté au début de la pandémie, rappelle Francis Perrin, spécialiste des problématiques énergétique et directeur de recherche à l’IRIS. "L'an dernier, en 2020, la consommation pétrolière mondiale a baissé d'environ 9% par rapport à l'année 2019", explique-t-il. "Mais depuis, les choses vont mieux sur le plan économique, et sur le plan pétrolier, on estime qu'au cours de l'année 2021, la consommation pétrolière mondiale devrait augmenter et revenir tout à fait à son niveau de l'année 2019."
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D'autres facteurs à prendre en compte
Il faut toutefois noter que le Covid-19 n'est pas le seul facteur pesant sur les cours du pétrole. On attend notamment la décision prise par les producteurs d'or noir, les membres de l'OPEP et la Russie, qui poussent de leur côté pour mettre plus de pétrole sur le marché - ils se réunissent jeudi par visioconférence. "Il y a aussi les tensions géopolitiques au Moyen-Orient, la région qui représente à elle seule presque 50% des réserves prouvées de pétrole dans le monde", ajoute Francis Perrin. Enfin, la demande de carburant joue également un rôle : elle était encore en baisse de 15% sur un an en janvier, mais a retrouvé son niveau d'avant crise en février, notamment grâce à la reprise de l'activité en Chine.