Les relations sont décidément très tendues entre Renault et Nissan. Certains parlent de même de possible divorce. Après l'affaire Ghosn, le mariage raté avec Fiat, c'est maintenant la future gouvernance de Nissan qui met les nerfs des deux partenaires à rude épreuve.
"On est le principal actionnaire, c'est compliqué de nous dire que nous n'avons pas raison !"
"Oui, c'est très tendu en ce moment... Et oui, il y a des divergences fortes." Dans le camp Renault, on ne cache pas son énervement. Le problème, c'est la répartition des postes pour la future gouvernance de Nissan. Une nouvelle organisation mise en place après l'affaire Ghosn. Et chez Renault, on voit finalement les choses assez simplement : "On a 43% du capital, c'est normal que nous soyons représentés en fonction de notre poids."
Mais chez Nissan, on ne l'entend pas de cette oreille et on en a marre d'être un peu trop encadré par le cousin français. Du côté de l'Etat français, justement, on tente d'apaiser les tensions. Bruno Le Maire a rencontré lundi matin son homologue à Tokyo. Et ils ont rappelé leur attachement à l'alliance. Mais ça, c'est ce qu’on appelle du langage diplomatique. Il y a bien en ce moment des négociations dans chaque camp pour pousser ses pions. "On ne divorce pas encore, mais oui ce sont des négociations dures", reconnait une autre source, qui se veut assez fataliste : "On est le principal actionnaire, c'est compliqué de nous dire que nous n'avons pas raison !"