Les salariés de GM&S sont déçus. Les syndicats doivent être reçus vendredi soir par Emmanuel Macron après avoir appris jeudi qu'aucune offre ferme pour la reprise de leur entreprise n'a été déposée dans les délais devant le tribunal de commerce. Il y avait pourtant quatre marques d'intérêts. Mais certains élus locaux pensent savoir pourquoi les éventuels repreneurs n'ont pas franchi le pas.
Des promesses décevantes. Selon eux, ils ont été déçus par les annonces de Bruno Le Maire. Le ministre de l'Economie avait promis un doublement des commandes de Renault et un véritable effort de la part de PSA. En réalité, PSA ne propose qu'un à deux millions de plus que les commandes traditionnelles. Renault, de son côté, va bien doubler ses achats, mais sur une année pleine. "On ne va pas non plus commander des pièces dont on n'a pas besoin", se défendent les constructeurs.
"On avance d'un pas, on recule de deux." "Il y a eu des effets d'annonce par Bruno Le Maire concernant des échanges avec Carlos Tavares (PDG de PSA) et Carlos Ghosn (PDG de Renault), qui nous promettaient 25 millions de chiffre d'affaires pour 2017. Quand on creuse un peu, ce n'est pas pour 2017 mais peut-être pour 2018. On avance d'un pas, on recule de deux. On attend du concret, des repreneurs avec des offres sérieuses pour la pérennité du site", se lamente Patrick Brun, délégué CGT de GM&S.
Il reste un espoir. Mais tout espoir n'est pas perdu pour autant. D'après Bercy, les discussions se poursuivent avec le groupe GMD, qui fabrique également des pièces d'emboutissement pour l'automobile. Il est prêt à reprendre l'usine de La Souterraine mais avec seulement 110 salariés sur les 280, soit moins de la moitié. Beaucoup de monde serait alors laissé en chemin alors que GM&S est le deuxième plus gros employeur de la Creuse.
Le groupe serait prêt à reprendre une vingtaine de salariés supplémentaires, à condition d'obtenir une aide de la part de l'Etat. Les discussions sont en cours. Le tribunal de commerce acceptera de recevoir des offres jusqu'au 23 juin.