Vous avez peut-être déjà reçu sur votre boîte mail une vidéo vous expliquant comment fonctionnera le prélèvement à la source. Cette réforme deviendra en effet une réalité dans neuf mois, au 1er janvier 2019, et le gouvernement commence à communiquer à destination du grand public avec un objectif : gagner la bataille de l'opinion, alors que les critiques du patronat se multiplient, en s'assurant notamment que cette réforme soit bien lisible.
Des salaires qui vont baisser. D'ici moins d'un an, deux nouvelles lignes feront leur apparition sur les fiches de paie : le montant qui sera enlevé du salaire net au titre de l'impôt sur le revenu, prélevé donc à la source, et en dessous le montant du salaire après impôt. La communication autour de ce prélèvement à la source est un enjeu de taille pour le gouvernement car des salariés pourraient se sentir lésés, dans la mesure où le salaire sera moindre que celui qui est touché aujourd'hui, car amputé de l'impôt.
Anticiper les années à venir. Et pour que les salariés s'habituent à cette nouvelle donne, les entreprises vont être encouragées à faire une simulation à blanc dès la rentrée prochaine, directement sur les bulletins de paie, ou un document annexe. "Avoir un mois ou plusieurs mois durant lesquels les salariés peuvent étudier, sans effet douloureux puisqu'il ne s'agit que de faire figurer des chiffres sans prélèvement réel, permet aussi de se rassurer sur ce que sera 2019 et les années suivantes", explique auprès d'Europe 1 Isabelle Van Cauwenberge, qui préside l'association SDDS, regroupant les principaux éditeurs de logiciels de paie.
Des taux qui peuvent être adaptés sur demande. Les contribuables qui déclarent sur Internet pourront connaitre dès avril le taux de prélèvement à la source qui s'appliquera à leur salaire. Pour ceux qui utilisent encore la déclaration papier, cette information sera disponible cet été. Enfin, ce taux pourra toujours être modulé pour ceux qui ne veulent donner à leur employeur aucun élément susceptible de déterminer leur situation personnelle, ou bien même dans le cas d'un couple marié ou pacsé, qui veut adapter le prélèvement au salaire de chacun.