Selon un rapport de 150 pages, dévoilé ce jeudi matin par la Cour des comptes, le coût annuel de la lutte contre l'immigration irrégulière en France s'élève à près de 2 milliards d'euros. Un chiffre gonflé, entre autres, par les dépenses de rétention dans les centres dédiés.
Pour un séjour moyen de 27 jours, il faut compter environ 16.000 euros par personnes. Le renvoi d'un immigré clandestin coûte également très cher, plus de 4.500 euros pour des mesures d'éloignement forcé. Pierre Moscovici, ancien commissaire européen et désormais président de cette Cour des comptes, juge toutes ces dépenses déjà très importantes, mais appelle pourtant le gouvernement à réarmer les préfectures qui délivrent les OQTF, les obligations de quitter le territoire français.
Rendre plus attractive l'aide au retour volontaire
"Les services, les préfectures, sont clairement saturés. C'est-à-dire que vous avez d'un côté une augmentation très forte du nombre d'OQTF, de 60% sur les cinq dernières années, alors que les effectifs préfectoraux ont augmenté de 9%", dit-il. Parmi ses recommandations, la Cour des comptes suggère également de rendre plus attractive l'aide au retour volontaire des immigrés dans leur pays d'origine.
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Chaque clandestin qui coopère peut bénéficier d'une allocation qui varie de 300 à 2.500 euros, mais ce dispositif est, par exemple, cinq fois moins utilisé qu'en Allemagne. À noter enfin que l'estimation de la Cour des comptes n'intègre pas l'Aide médicale d'État qui coûtera 1,2 milliard d'euros cette année. D'ici au 26 janvier, le Conseil constitutionnel, saisi après l'adoption de la loi immigration fin décembre, doit rendre sa décision.