Prime d'intéressement : la SNCF s'y met aussi

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© MIGUEL MEDINA / AFP
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ÉCONOMIE - Les 150.000 salariés de la SNCF ont accepté le principe d'une prime d'intéressement de 400 euros en fonction des objectifs de performance de 2015.

Les cheminots se convertissent à une règle jusque-là surtout pratiquée par les entreprises privées : la prime d'intéressement. Jeudi, les dirigeants de la SNCF ont en effet conclu avec les syndicats un accord qui va permettre de verser 400 euros de prime aux 150.000 salariés, rapporte Le Figaro. L'idée aura mis le temps à s'imposer puisqu'elle avait déjà été proposée en 2005, sans succès.

La CGT n'a pas utilisé son veto. C'est avec la CFDT et l'Unsa que les directions de SNCF-Mobilités et de SNCF-Réseau ont signé l'accord. La CGT, qui a encore récemment lancé un mouvement de grève, pouvait utiliser un veto pour empêcher la mesure de s'appliquer mais ne l'a pas fait. Idem pour Sud-Rail.

Ces deux syndicats, majoritaires chez SNCF-Mobilités, auraient eu du mal à se justifier auprès des 50.000 salariés de cette branche alors que les 100.000 salariés de SNCF-Réseau y auraient eu droit. La mesure, pourtant, n'emporte pas leur faveur puisque, selon eux, elle permet à la recherche de profit de l'emporter sur le service public.

400 euros, quel que soit le salaire... Dès juin 2016, les 150.000 salariés recevront donc 400 euros chacun. Le salaire ou l'ancienneté ne rentreront pas en ligne de compte. Il existe cependant des conditions. Les objectifs de performance sur l'année 2015 doivent être atteints, soit plus de compétitivité pour faire baisser les prix.

Le salarié, lui, doit travailler à temps plein et s'il se retrouve en arrêt maladie plusieurs mois, il recevra une prime amputée.

… et peut-être plus à l'avenir. L'accord prévoit que la somme pourra être augmentée si l'entreprise se porte mieux dans les années futures. Après un bénéfice de 383 millions d'euros en 2012 et une perte de 180 millions d'euros en 2013, la SNCF avait réalisé 600 millions d'euros de bénéfices en 2014.

Une pratique courante… dans les entreprises privées. Quasiment toutes les entreprises du secteur privé versent à leurs employés des primes d'intéressement. Les montants varient bien sûr selon les bénéfices engrangés par chacune. Si un postier de la Poste reçoit 374 euros, le salarié d'Engie (ex-GDF-Suez) bénéficie de 3.411 euros. En début d'année, celui de PSA-Peugeot-Citroën a, lui, touché 1.288 euros.

Et sur le long terme, si l'entreprise est en souffrance, la prime en pâtit naturellement. À Air France par exemple, de 2.000 euros il y a quelques années, la prime a chuté en 2014 à 50 euros.