C'était un plan extrêmement attendu par un secteur frappé de plein fouet par la crise protéiforme du coronavirus : depuis une usine de l'équipementier Valeo dans le Pas-de-Calais, mardi après-midi, Emmanuel Macron a présenté plusieurs mesures de soutien à l'automobile, pan de l'économie française en perdition depuis deux mois et demi. Au total, "l'État apportera un peu plus de 8 milliards d'euros d'aide au secteur", a affirmé le président de la République.
La France mise sur les véhicules propres
L'objectif du plan présenté mardi depuis l'usine Valeo d'Étaples est de "faire de la France la première nation productrice de véhicules propres en Europe en portant à plus d'un million par an sous cinq ans la production de véhicules électriques, hybrides rechargeables ou hybrides" dans le pays, a annoncé le chef de l'État.
La France a désormais pour objectif de disposer de 100.000 bornes de recharge d'ici fin 2021, au lieu de 2022 auparavant. Un fonds de mutualisation pour encourager l'installation de bornes dans les copropriétés va également être créé, tandis que la commande publique pour les véhicules électriques et hydrogènes va être rehaussée.
Le bonus écologique renforcé
Pour relancer les ventes, qui ont plongé d'environ 80% durant la crise, Emmanuel Macron a annoncé une hausse du bonus écologique à 7.000 euros pour l'achat de véhicules électriques par les particuliers et à 5.000 euros pour les entreprises et collectivités, ainsi que la création d'un bonus de 2.000 euros pour les hybrides rechargeables.
Une prime à la conversion améliorée… et limitée
Le chef de l'État a également annoncé un renforcement du dispositif de prime à la conversion qui bénéficie aux ménages modestes pour l'achat d'un véhicule neuf contre la mise à la casse d'un vieux véhicule. "Un particulier qui met au rebut son véhicule polluant diesel ou essence" recevra une aide de 3.000 euros, augmentée à 5.000 euros en cas d'achat d'un véhicule électrique, a-t-il expliqué.
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Cette offre commencera le 1er juin pour les 200.000 premiers véhicules vendus, avec un coût estimé de 600 à 800 millions d'euros, a annoncé Emmanuel Macron. Selon lui, les "trois quarts des Français seront éligibles", la mesure s'appliquant à un revenu fiscal de référence inférieur à 18.000 euros net.
Des garanties demandées à Renault, qui rejoint l'Airbus des batteries
Un prêt sous conditions : Emmanuel Macron a réclamé mardi au constructeur Renault que "l'ensemble des salariés (des sites) de Maubeuge et de Douai puissent avoir toutes les garanties sur leur avenir" au sein du groupe. Des négociations débuteront dès lundi avec le groupe, les syndicats et les élus locaux. Le prêt de 5 milliards d'euros garanti par l'Etat promis au constructeur "ne saurait être consenti avant que ces discussions", autour du ministre de l'Economie Bruno Le Maire "aboutissent", a-t-il ajouté. Renault doit dévoiler vendredi les contours d'un plan d'économies de deux milliards d'euros, annoncé en février.
Dans le même temps, la firme au losange va "rejoindre le programme européen de batteries électriques" porté par le concurrent PSA (Peugeot, Citroën, Opel) et le groupe Saft, filiale de Total. Renault va "rentrer au capital et développer aussi le projet", souvent appelé "Airbus des batteries", a déclaré Emmanuel Macron.