C'est une rencontre qui va être suivie de près par les chefs d'entreprise français. Le président Emmanuel Macron est à Washington ce mardi pour échanger avec son homologue américain Joe Biden, notamment sur les questions économiques. Ces derniers mois, en effet, la concurrence américaine se fait de plus en plus pressante sur l’industrie européenne, sur fond de sobriété énergétique.
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La France s’échine depuis plusieurs semaines à déployer un plan d’aides aux entreprises parce qu'elle redoute les faillites, mais aussi les délocalisations. Le ministère de l'Économie a mis 10 milliards d’euros sur la table pour amortir leur facture énergétique, mais cela n’empêche pas d’entendre des entrepreneurs évoquer un départ outre-Atlantique. C’est le cas d’une partie de la production de l’usine Toshiba, à Dieppe, mais aussi de l’usine que Safran prévoyait d’ouvrir près de Lyon.
Les États-Unis forts d'une "sécurité de l'offre" sur le gaz
"Les États-Unis produisent leur gaz, ils sont excédentaires, et une large partie de l’électricité américaine est produite à partir de gaz", note Anna Creti, économiste spécialiste de l’énergie au micro d'Europe 1. Pour elle, "dans le contexte actuel, cette sécurité de l’offre permet aux États-Unis de profiter d’un discount par rapport aux prix européens".
Plus largement, c'est l'Europe qui est menacée. Le géant de la chimie allemande, BASF, a annoncé un plan d’économies en Europe et dans le même temps une extension de sa production aux États-Unis. Face à la menace américaine, Berlin a d’ailleurs annoncé un plan d’aides bien plus massif de 200 milliards d’euros.