Alors que les prix à la pompe continuent de grimper, les Français réclament des aides de la part du gouvernement, lequel a annoncé réfléchir à des mesures. L'économiste Philippe Chalmin était l'invité d'Europe 1 ce dimanche midi. Pour lui, les aides gouvernementales relèvent de l'ordre du symbole car le pouvoir d'achat des Français n'est pas vraiment menacé.
Relativiser la baisse du pouvoir d'achat
Un grand nombre de Français se plaignent de la baisse de leur pouvoir d'achat. Pourtant, les chiffres de l'Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE) mettent en évidence une hausse du pouvoir d'achat des Français de 1%. Comment expliquer cette dichotomie entre le ressenti des Français et les chiffres ? "Nous savons tous ce que vaut un litre d'essence, une baguette de pain ou un kilo de pâtes. Mais il faut se rendre compte que ce sont là de touts petits éléments de notre budget total. Le budget essence des Français, c'est 4% de leur budget, grand maximum. Il faut quand même le rappeler", analyse Philippe Chalmin. Pour lui, les aides du gouvernement relèvent avant tout du symbole. "On peut peut-être faire un coup de pouce pour tous ceux qui sont obligés tous les matins de prendre leur voiture. Mais de grâce, n'allons pas ergoter sur des choses qui sont quand même secondaires après la tempête que l'on vient de traverser."
Parmi les mesures que le gouvernement pourrait prendre : l'allègement des taxes, qui n'est pas la meilleure idée selon Philippe Chalmin. "Vous voyez ce que ça coûte ? Si on décide d'une baisse de la TICPE de 5 centimes, cela représente un budget de 2,5 milliards d'euros et rien ne vous garantit que demain, le prix du pétrole ne va pas monter et que les 5 centimes ne seront pas totalement avalés", explique l'économiste. "Il faut que les Français comprennent que le gouvernement n'est pas responsable prix du pétrole et du gaz naturel", explique-t-il. Selon lui, la meilleure solution reste celle du chèque carburant, que l'exécutif a déjà choisi en septembre pour aider les foyer à chauffer leurs maison. Pour Philippe Chalmin, ce chèque pourrait d'ailleurs être fourni par les entreprises à leurs salariés, "en visant justement les gens qui sont obligés de prendre leur voiture pour aller au travail".