Après les paroles, les actes. Emmanuel Macron était ce jeudi à Bergerac pour découvrir le site de la future usine d’Eurenco, spécialiste de la poudre d’obus. Une relocalisation qui marque le début d’une longue série, alors que la guerre en Ukraine se poursuit et que le chef de l'État martèle sa volonté de passer en "économie de guerre".
Une vingtaine de relocalisations prévues
Ainsi, après Bergerac, le tour de France des relocalisations militaires continue à Granvillars dans le territoire de Belfort. L’entreprise Selectarc y produira du matériel de soudage. À Bourges, l’usine de Vistory va fabriquer des imprimantes 3D. Et dans les Hauts-de-France, l’usine d’Eurovector va faire de l’assemblage de munitions pour les tireurs d’élite.
Au total, une vingtaine de projets s’inscrivent dans le cadre de cette économie de guerre et ce ne sont pas les premiers. En février dernier, Safran a annoncé l’ouverture, en 2027, d’une usine spécialisée dans les turbines pour moteurs d’avions.
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Des grosses commandes à la clé
"La relocalisation de la deuxième fonderie de Safran à Rennes va représenter 200 créations d’emplois, un investissement de 80 millions d’euros pour des pièces à la fois civiles et militaires qui auparavant étaient en partie produites aux États-Unis", explique au micro d'Europe 1, David Cousquer du cabinet Trendeo.
"Toute l’industrie se met à penser au risque de la chaine d’approvisionnement. Et deuxième point, spécifiquement avec la guerre en Ukraine, on se pose la question de 'est-ce qu’on a suffisamment de stocks' pour les biens spécifiquement militaires de première nécessité", poursuit-il. D’autres pourraient être tentés de suivre le mouvement de relocalisation, avec d’importants contrats à la clé. Notamment avec l’État qui a passé, l'année dernière, près de 20 milliards d’euros de commandes aux industriels du secteur.