L'intersyndicale CGT, CFE-CGC et FO d'EDF dénonce lundi "un scandale de gouvernance" touchant la direction de l'électricien public et l'État qu'elle accuse de rétention d'information et de "passage en force" concernant la validation du projet nucléaire Hinckley Point, pour elle "nulle et non avenue".
Feu vert maintenu. "Le projet d'investissement dans deux réacteurs EPR sur le site d'Hinkley Point (HPC), d'un montant de plus de 20 milliards d'euros dont 15 sont financés sur les fonds propres d'EDF, n'en finit plus de générer son lot de surprises, transformant ce dossier industriel déjà hors norme en un véritable scandale de gouvernance", écrivent les trois syndicats dans un communiqué.
Cette réaction intervient trois jours après une décision du juge des référés de débouter le comité central d'entreprise (CCE) d'EDF sur sa demande de suspendre le feu vert donné par EDF au projet controversé de centrale nucléaire en Angleterre, dans l'attente d'une audience décisive au fond fin septembre.
"Passage en force" du président Hollande. L'intersyndicale qualifie de "provocation" et "passage en force unique dans l'histoire d'EDF" le "feu vert" donné par le président de la République, "dès le 21 juillet et sa rencontre avec la Première ministre britannique Theresa May", au président d'EDF de valider le projet en convoquant un conseil d'administration le 28 juillet. Pour les syndicats, la décision du conseil d'administration est "nulle et non avenue" dans la mesure où l'État comme le président d'EDF n'auraient pas informé l'ensemble des membres du CA du report de la décision britannique alors même qu'ils en étaient informés. Considéré comme un fervent partisan d'Hinkley Point, le gouvernement britannique avait surpris en déclarant, immédiatement après la réunion du CA d'EDF, vouloir prendre le temps de la réflexion et se prononcer au début de l'automne.