Les groupes PSA et Renault ont été assignés en justice par les anciens salariés de l'entreprise creusoise GM&S de La Souterraine, ont annoncé jeudi ces derniers et leur avocat Jean-Louis Borie, dans un communiqué de presse.
"Réparation" pour "des vies brisées". "Oui, nous attaquons PSA et Renault pour ce qu'ils nous ont fait subir depuis des années, les vies brisées, les carrières cassées, la souffrance des familles et sans oublier les conséquences psychologiques. Tout cela a été orchestré par les constructeurs automobiles, nous demandons réparation !" écrivent les salariés.
De 20.000 à 80.000 euros chacun. Les 85 licenciés de GM&S et les 33 autres salariés repris au sein de l'entreprise LSI réclament une somme totale de 7,4 millions d'euros aux deux constructeurs qu'ils accusent d'avoir provoqué la chute de l'ex-équipementier automobile en le maintenant en situation de dépendance économique. "Nous demandons 80.000 euros pour chacun des 85 licenciés et 20.000 euros pour chacun des personnels repris par LSI. D'autres ont annoncé qu'ils allaient se joindre à la procédure", a précisé Me Borie. L'association de soutien et de défense ainsi que le comité d'entreprise réclament également respectivement 5.000 euros et 20.000 euros aux constructeurs automobiles.
La porte ouverte à une conciliation. L'assignation en justice pour "abus de position dominante" et "responsabilité pour faute" devant le tribunal de grande instance de Guéret dans la Creuse a été délivrée par huissier lundi à Peugeot et mardi à Renault. Me Borie a indiqué cependant laisser la porte ouverte à une conciliation. "Notre démarche aboutira à une audience civile devant le tribunal de grande instance sauf si l'on aboutit à un protocole d'accord. Nous avons toujours privilégié la discussion", a-t-il dit. Fin septembre, l'avocat avait sommé Renault et PSA de participer à une "conciliation" sous peine d'engager contre eux ces poursuites.
Un signal négatif pour PSA. Le directeur juridique de PSA Mark Rollinger avait répondu le 8 octobre. Dans ce courrier, PSA "considère avoir respecté ses engagements et être en mesure d'en justifier" mais estime que "le projet d'assignation en justice est un signal négatif, n'étant pas de nature à permettre au site de travailler avec de nouveaux clients et de se développer", avait expliqué Me Borie. Renault n'a pas donné de réponse, selon le communiqué.