Le PSG jouera-t-il les quarts de finale de la Ligue des champions ? Le PSG accueille Manchester United mercredi (21h) pour le match retour des huitièmes de finale, après sa belle victoire à l’extérieur à l’aller (2-0). Un match de rêve qui est aussi une aubaine pour les sites de paris sportifs. "Les affiches de Ligue des Champions, et particulièrement celles du Paris Saint-Germain, constituent des temps forts pour nous. En plus des habitués, on attend quelques milliers de nouveaux parieurs mercredi", se réjouit Emmanuel de Rohan-Chabot, fondateur des sites de paris en ligne ZEbet et ZEturf, invité de l’interview éco d’Emmanuel Duteil, mardi, sur Europe 1.
>> Écoutez l’interview intégrale d’Emmanuel de Rohan-Chabot dans le journal de la nuit d’Isabelle Millet. Le replay de l’émission est à retrouver ici.
Attirer les jeunes parieurs. Mais, paradoxalement, l’attrait particulier que provoque ce huitième retour du PSG ne fait pas gagner d'argent à ZEbet. "On va perdre de l’argent sur ce match. Tous les Français vont miser sur la victoire du PSG et on est obligé de leur offrir une cote attractive. La probabilité étant forte que Paris l’emporte, il y a de bonnes chances qu’on perde de l’argent", explique Emmanuel de Rohan-Chabot. L’avantage pour les sites est donc plutôt à situer du côté du renouvellement des joueurs. "Le pari sportif, c’est une clientèle de gens jeunes. Une rencontre comme celle-là crée de l’attraction et fait venir de nouveaux joueurs."
Des nouveaux parieurs essentiels pour assurer la rentabilité du modèle fragile des sites de paris sportifs. "En France, en 2018, le marché du pari sportif en ligne, c’est quatre milliards d’euros d’enjeux. Ça a l’air énorme mais en réalité cela ne représente que 700 millions d’euros de chiffre d’affaires pour les opérateurs, dont plus de la moitié par en taxe", affirme Emmanuel de Rohan-Chabot. "On est rentable. Ce n’est pas glorieux mais on est rentable", précise le patron de ZEbet. "Mais si vous regardez l’ensemble du marché des paris sportifs en ligne, depuis 2010, on est encore sur des pertes cumulées."
L’engouement des paris sportifs autour du sport féminin est encore très timide
Trouver de nouveaux relais de croissance. S’il est à peine à l’équilibre, le marché des paris sportifs connaît toutefois une croissance fulgurante. "On a connu +70% en 2018 et on espère encore 30 ou 40% de croissance cette année", avance Emmanuel de Rohan-Chabot. "La France était en retard sur le marché des paris en ligne, on est dans une mécanique de rattrapage", ajoute-t-il. Principal moteur de cette accélération : le foot évidemment, qui représente "60% du chiffre d’affaires des paris sportifs".
En revanche, alors que la Coupe du monde de football féminin approche (elle se déroule en France du 7 juin au 7 juillet), "l’engouement des paris sportifs autour du sport féminin est encore très timide". "Ça commence à exister, à mesure qu’il prend de l’ampleur médiatiquement. Mais ça reste encore très mineur par rapport au sport masculin", explique le fondateur de ZEbet. Un beau parcours de l’équipe de France aiderait sûrement les parieurs à se lancer.
La privatisation de la FDJ va "rebattre les cartes"
Un événement s’apprête à chambouler le marché des paris en ligne : la privatisation de la Française des Jeux. Emmanuel de Rohan-Chabot se dit "sûrement" intéressé pour en racheter un bout. "C’est une très belle société. Elle est déjà très forte sur les paris sportifs dans son réseau physique mais il y a une marge de progression sur Internet", souligne le patron de ZEbet.
Il s’inquiète cependant de la latitude accordée à la FDJ. "Il y a un vrai débat : la Française des Jeux peut-elle tout faire ? La principale interrogation porte sur le casino en ligne. La FDJ va-t-elle pouvoir ouvrir ce marché ?", se demande Emmanuel de Rohan-Chabot. "Nous, opérateurs de paris, on espère que ce sera interdit à elle aussi car cela induirait une inégalité de traitement excessive. On explique aux opérateurs privés qu’on ne peut pas faire du casino en ligne car c’est addictif et dangereux. Il n’y a pas de raison que la FDJ ait une dérogation."