Emmanuel Macron se rend au chevet de l’automobile. Le président de la République va présenter mardi un plan pour relancer un secteur sinistré par la pandémie de coronavirus. Outre Renault, qui envisage la fermeture de plusieurs usines en France, d’autres acteurs de l’automobile souffrent également, comme des équipementiers (Novares en redressement judiciaire), ou encore les métiers de services.
Le marché français des voitures neuves s'est effondré de plus de 70% en mars et de près de 90% en avril, et un tiers des entreprises du secteur craint même de faire faillite à court terme. Autant dire que le plan d’Emmanuel Macron est très attendu au sein d’un secteur qui emploie 500.000 personnes dans le pays et joue sa survie.
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"C’est plus un plan de survie"
La situation est même pire que lors de la crise de 2008-2009 pour le secteur et touche tous les métiers du secteur. "On a évolué l’impact sur l’emploi de l’ordre de 50.000 postes, en particulier le secteur de la distribution automobile, où se concentre la majorité des effectifs salariés de la branche. Mais d’autres secteurs aussi comme la réparation et les auto-écoles. On attend évidemment beaucoup de ce plan de relance. C’est plus un plan de survie pour permettre à nos professionnels de pouvoir déstocker", explique Xavier Horent, délégué général du CNPA, le conseil national des professionnels de l'automobile, interrogé par Europe 1.
Pour éviter ces dizaines de milliers de licenciements, le secteur a plusieurs attentes très fortes : d'abord des aides "coups de poing" pour inciter les clients à revenir dans les concessions, notamment le retour de la prime à la conversion, y compris pour les voitures thermiques qui représentent plus de 95% du stock actuel aussi bien dans le neuf que sur le marché de l'occasion. Et puis sur l'apprentissage, puisque le secteur forme et recrute d'habitude 40.000 jeunes chaque année.
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Relancer la demande et bonus écologique
Les contours du plan sont déjà connus. Le ministre de l'Economie Bruno Le Maire a indiqué que le plan allait "relancer la demande", surtout celle "de véhicules propres, qui émettent le moins de CO2". Il faut "renouveler le parc automobile français" et "donner un vrai coup de pouce au véhicule électrique." Le bonus écologique, prime à l'achat d'une voiture électrique qui est actuellement de 6.000 euros pour les particuliers, pourrait être augmenté. Ce dispositif aurait pour la filière l'intérêt de stimuler aussi l'achat de véhicules d'occasion et de motorisations thermiques récentes, qui constituent l'essentiel du marché.
Les concessionnaires croulent actuellement sous les stocks de véhicules (essentiellement essence et diesel) qui représentent 4 mois de vente et 10 milliards d'euros de trésorerie et qu'ils doivent écouler d'urgence. Le plan comprendra aussi un soutien à l'offre. Il faut "soutenir les PME, leur permettre de se digitaliser, de se robotiser", a expliqué Bruno Le Maire.
Le gouvernement devrait également réclamer des engagements aux constructeurs, notamment à Renault, pour localiser en France les emplois liés aux véhicules électriques.