"Je vous confirme aujourd'hui l'intention de l'État de détenir 100% du capital d'EDF", a déclaré la Première ministre Élisabeth Borne lors de sa déclaration de politique générale mercredi devant les députés. L'État souhaite donc reprendre totalement la main sur l'énergéticien français, il est aujourd'hui actionnaire à près de 85%. Pour cela, il faut racheter les parts des actionnaires minoritaires.
Une totale indépendance
Le coût devrait être d'environ cinq milliards d'euros, plus sans doute un petit bonus de rachat qui reste à définir. Pourquoi cette renationalisation paraît-elle nécessaire ? Tout d'abord, parce qu'aujourd'hui EDF est très endetté : à 60 milliards d'euros, creusé encore par le plafonnement des prix de l'électricité.
Une situation qui ne rassure pas du tout les organismes prêteurs qui ont tendance à accepter des prêts à des taux très élevés. Cette montée au capital peut donc être un gage de confiance qui permettra d'obtenir des taux plus avantageux pour investir, par exemple dans les futurs réacteurs nucléaires promis par Emmanuel Macron.
Par ailleurs, avoir totalement la main sur la gestion du groupe permet aussi d'éviter de devoir rendre des comptes aux actionnaires minutaires, qui peuvent par exemple réclamer des garanties sur la rentabilité des projets mis en œuvre. Cela permet donc une totale indépendance.
Reste à obtenir le feu vert de la Commission européenne qui pourrait réclamer que le capital de certaines entités du groupe soit de nouveau ouvert aux investisseurs privés.