Quels seront les prix des produits dans les rayons de la grande distribution ?

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Anne-Laure Julet, édité par B.B , modifié à
Les grandes enseignes se battent encore et toujours pour obtenir les prix les plus bas.

Comme chaque année industriels et distributeurs négocient les tarifs pendant plusieurs semaines. Des négociations qui sont toujours l'occasion de bras de fer. Mais cette année, on aurait pu penser qu'elles se déroulent mieux que les années précédentes. Les distributeurs ont en effet signé une charte de bonne conduite. Pourtant, selon les industriels et les agriculteurs, les pratiques n'ont pas changé. Le ministre de l'Agriculture Stephane Travert a réuni samedi matin tous les acteurs pour faire un point d'étape et rappeler certaines règles.

"Les demandes vont d’une baisse de 2% à parfois 8 ou 10%". Rien n'a changé dans les box des négociations. Les grandes enseignes se battent encore et toujours pour obtenir les prix les plus bas, dénonce Richard Panquiault, directeur général de l'ILEC. Il représente de grandes marques, comme Danone, Nestlé ou Ferrero : "les demandes des distributeurs sont exclusivement en déflation. Cela veut dire que l’on demande à un industriel de baisser le tarif auquel le distributeur va acheter d’une année sur l’autre. Les demandes vont d’une baisse de 2% à parfois 8 ou 10%".

Du côté des enseignes, on rappelle qu'on est qu'à mi-parcours des négociations. Et on pointe du doigt des demandes sans rapport avec le prix des matières premières. Jacques Crayssel est délégué général de la FCD, la fédération du commerce et de la distribution : "on nous demande une augmentation du prix des produits chocolatés alors que le prix du cacao a diminué de 30% et le prix du sucre également de 30% ! On nous demande une augmentation de 18% du prix du riz alors que le prix du riz n’a pas augmenté." Un dialogue de sourd donc...

Le gouvernement menace. De son côté le gouvernement appelle les distributeurs à respecter la charte de bonne conduite signée en novembre, qui a pour objectif de mieux rémunérer en bout de chaîne les agriculteurs. Et menace, si tel n'était pas le cas, de durcir la loi présentée dans 10 jours et qui doit réguler les pratiques dans la grande distribution.