Réforme des retraites : pour compenser le coût de sa potentielle suspension, le Parti socialiste propose de piocher dans le Fonds de réserve pour les retraites
La réforme des retraites est au cœur des tractations entre François Bayrou et la gauche pour éviter la censure. Pour compenser le coût d'une éventuelle suspension de cette réforme, autour de 2 à 3 milliards d'euros, le Parti socialiste propose de piocher dans le Fonds de réserve pour les retraites. Mais de quoi s'agit-il ?
Le Parti socialiste pousse depuis plusieurs jours pour que la réforme des retraites soit suspendue en échange d’un accord de non-censure du gouvernement Bayrou. Une mesure qui couterait 2 à 3 milliards d’euros en 2025. Mais les socialistes ont déjà trouvé une solution : piocher dans le Fonds de réserve pour les retraites. Un fonds créé en 1999 par Lionel Jospin.
En effet, à la fin des années 1990, alors que la France se préparait à faire face à un important défi démographique, le Premier ministre de l’époque avait décidé d’anticiper un déséquilibre financier majeur du système des retraites entre 2020 et 2040 à cause du départ massif à la retraite de la génération du baby-boom. Il a créé pour l’occasion le Fonds de réserve pour les retraites ayant pour objectif de mettre de côté des capitaux afin de pallier le manque de ressources financières qui résulterait de l'augmentation rapide du nombre de retraités par rapport à celui d’actifs.
En 2011, Nicolas Sarkozy réoriente les fonds disponibles pour combler les déficits des comptes sociaux
"Un Fonds de réserve pour les retraites, ce sont des capitaux qui ont été mis de côté pour faire face aux problèmes de retraites entre la période 2020-2040. Ces capitaux sont placés et rapportent environ un milliard d’euros par an. Ils sont là pour épauler les régimes de retraites qui sont à la peine avec le vieillissement démographique", a déclaré Nicolas Marquez, économiste à l’Institut Molinari.
Mais en 2011, la France a été frappée de plein fouet par la crise des subprimes qui a lourdement impacté l'économie française. Face à cette situation, Nicolas Sarkozy, alors président, décide de suspendre les contributions au Fonds de réserve pour les retraites, réorientant les fonds disponibles pour combler les déficits des comptes sociaux. Au fil des années, le Fonds de réserve pour les retraites ne cesse de se vider. Quinze ans après sa création, il ne contient plus qu’une vingtaine de milliards d'euros, bien loin de l’objectif initial de 150 milliards d’euros fixé pour 2020.