Renforcement du chômage partiel, indemnisation par l’État des salariés qui restent chez eux, gels des impôts et cotisations sociales… Emmanuel Macron a fait une série d’annonces fortes jeudi soir, notamment dans le but de limiter l’impact économique de la crise du coronavirus sur les Français. Toutefois, ces annonces risquent de coûter cher, et pourraient même menacer le déficit public. Mais le président de la République entend montrer qu’il est prêt à se défaire des contraintes budgétaires pour pouvoir mettre sur la table des moyens conséquents.
"On ne calcule pas quand il s’agit de la vie des gens"
"Quoi qu'il en coûte". Voilà le nouveau mantra du chef de l’État. Emmanuel Macron a utilisé a trois reprises cette expression lors de son allocution télévisée jeudi. L’exécutif entend montrer qu’il se prépare à sortir le carnet de chèques sans réticence. "On ne calcule pas quand il s’agit de la vie des gens", balaye-t-on dans l’entourage du Premier ministre. "On change de monde, donc de grammaire", ajoute-on.
"Aller vite et ne pas chicaner"
Pour gérer au mieux cette crise, l’exécutif veut avoir les coudées franches, et oublier le carcan des 3% que les Européens se sont imposés. Il y a des mesures d’urgences : les entreprises vont pouvoir reporter sans justification, sans formalité et sans pénalité, le paiement des cotisations et impôts dus en mars. À cela, va s’ajouter un mécanisme exceptionnel de chômage partiel à l’attention des salariés qui ne pourraient plus aller travailler. Emmanuel Macron dit vouloir s’inspirer du modèle allemand, plus généreux face à ce type de situation.
Ces mesures pourraient se chiffrer à plusieurs centaines de millions d’euros. Le but est clair : éviter la faillite et les licenciements dans les secteurs les plus touchés, comme le tourisme ou la restauration. Le gouvernement est toutefois conscient que ces annonces ne suffiront pas, le chef de l’Etat appelle donc à un grand plan de relance au niveau français et européen. "Il faut trouver un schéma cohérent, aller vite et ne pas chicaner", plaide-t-on dans les rangs de l’exécutif.