EDF a réagi jeudi au rapport parlementaire sur le nucléaire : l'entreprise justifie son recours massif à la sous-traitance pour l'entretien des équipements, y voyant le gage d'une "maintenance de qualité" tandis que la commission d'enquête a notamment regretté un "recours massif" à la sous-traitance dans le secteur.
Un taux de recours qui n'a pas changé. Selon EDF, le taux de recours à la sous-traitance (80%) pour la maintenance n'a pas augmenté récemment. "C'est un ratio qui n'a pas changé depuis maintenant plus de 15 ans", a assuré Dominique Minière, directeur de la production nucléaire et thermique de l'électricien, lors d'une conférence téléphonique. "Qui sont les sous-traitants? Ce n'est pas un plombier polonais, ce sont des gens d'Areva, de Framatome maintenant, qui interviennent sur leurs propres composants", a-t-il affirmé en exemple. Selon lui, la maintenance des équipements est ainsi fréquemment sous-traitée à leurs entreprises fabricantes (Framatome, Alstom/GE, Rolls-Royce, DCNS...), gage d'une "maintenance de qualité".
Vers un "cahier des charges social" ? Par ailleurs, Dominique Minière a évoqué la création d'un "cahier des charges social, qui permet d'encadrer la manière dont les activités se font sur les centrales nucléaires". "On a décidé d'accroître notre surveillance en usine" chez les fournisseurs de pièces utilisées pour les centrales, a-t-il aussi rappelé. Le secrétaire général de Force ouvrière Pascal Pavageau avait qualifié jeudi "de connerie monumentale" la sous-traitance dans le secteur nucléaire, en soulignant le "risque gigantesque" en matière de sécurité. Les députés ont formulé pour leur part plusieurs recommandations, notamment de "favoriser la réintégration des compétences au sein des entreprises exploitantes".
EDF va apporter des précisions. Au sujet du rapport, Dominique Minière a estimé qu'il comportait "un certain nombre d'erreurs factuelles" et indiqué qu'EDF apporterait ses précisions d'ici à la fin du mois de juillet. "Près des deux tiers des verbatims qui servent à appuyer le rapport sont extraits d'auditions d'organisations ou de personnalités clairement anti-nucléaires, qui ne sont pas, d'ailleurs, souvent des experts", a-t-il aussi jugé.