Avec le reconfinement, le télétravail cinq jours sur cinq est redevenu la règle pour des millions de salariés. "Là où c’est possible ce n’est pas une option, c’est une obligation", a dit la semaine dernière la ministre du Travail Elisabeth Borne. Mais malgré les consignes gouvernementales, certaines entreprises traînent des pieds et refusent de passer au télétravail à temps plein.
"Les dirigeants estiment que les collaborateurs sont plus productifs sur le lieu de travail"
"Le télétravail, oui, mais pas à 100% ! Deux jours sur cinq, c’est suffisant !" Voilà la position arrêtée à la fin de la semaine dernière dans cette filiale d’un grand groupe du CAC 40 qui emploie un peu plus de 2.000 personnes. Antoine, qui travaille dans l’un des bureaux d’études de cette entreprise, a demandé à ses supérieurs de passer à cinq jours par semaine. Mais il s’est vu opposer un refus : au-delà de deux jours, lui a-t-on dit, des congés seront décomptés.
"L’argument principal qui est avancé, c’est le fait que les dirigeants estiment que les collaborateurs sont plus productifs sur le lieu de travail qu’en télétravail. On sent bien que la politique de l’entreprise c’est au final : tant qu’il n’y a pas de contrôle, tant qu’il n’y a pas d’amende, on continue comme ça. On ne change pas le nombre maximum de jours de télétravail", témoigne le salarié.
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L’administration préfère conseiller que punir (pour l’instant)
Pour l’instant, il y a eu quelques mises en demeure, nous indique le ministère du Travail. Les contrôles et les amendes viendront peut-être plus tard, mais l’administration n’est pas -aujourd’hui en tout cas- dans une logique punitive. La priorité, ajoute le ministère, c’est de conseiller et d’accompagner les entreprises dans la mise en œuvre du protocole sanitaire.