Alors qu’elle n’y avait pas eu recours lors du premier confinement au printemps, la grande distribution actionne cette fois-ci le levier du chômage partiel pour une partie de ses salariés. A tour de rôle, plusieurs grandes enseignes ont lancé la procédure ces derniers jours et dans certains hypermarchés, le chômage partiel est déjà en place. Au grand dam des syndicats, qui critiquent cette décision.
La fermeture des rayons non-essentiels
Chez Carrefour, le dispositif est par exemple effectif depuis deux jours, avec des salariés qui, dans certains hypers et supermarchés, ne travaillent plus qu’à 50% de leur temps. Dans le groupe Casino, ce sont les magasins Monoprix et les hypers Géant qui sont concernés avec un taux de chômage partiel qui varie selon les magasins. Même chose chez Auchan où l’application du dispositif se fait magasin par magasin.
Partout, c’est la décision gouvernementale d’interdire la vente dans les rayons non-essentiels qui est invoquée. "Quand on ne peut plus vendre de jouets, de vêtements, de gros électroménager, de livres ou d’articles de décoration, on peut redéployer une partie des vendeurs dans d’autres rayons, mais ça a ses limites", a confié vendredi à Europe 1 la direction d’une grande enseigne.
Un moyen de pression selon les syndicats
Les syndicats s’insurgent contre ce recours à la manne publique du chômage partiel. "On a le sentiment d’une opération coordonnée de la grande distribution un peu en mode revanchard après l’affaire des rayons dits 'non essentiels que nous avons dû fermer", déplore ainsi Franck Gaulin, délégué CGT des hypermarchés Carrefour, qui y voit quelques arrière-pensées. "Pour nous, la grande distribution – et Carrefour en particulier – essaient de faire pression sur le gouvernement pour obtenir la réouverture de ces rayons-là".
L'ESSENTIEL CORONAVIRUS
> Covid : où se contamine-t-on le plus ? Les enseignements d'une étude américaine
> Vaccin contre le Covid : quels sont les obstacles qu'il reste à franchir ?
> Covid : faut-il s'inquiéter si les maux de tête persistent après la guérison ?
> Quand est-on cas contact ? Et autres questions que l'on se pose tous les jours
> Coronavirus : les 5 erreurs à ne pas commettre avec votre masque
Cela étant dit, le recours au chômage partiel n’est pas le fait de toutes les enseignes. Système U, par exemple, affirme s’en passer en redéployant les vendeurs momentanément privés de travail sur des tâches qui explosent avec le confinement, à commencer par le "drive".