Après la concertation, place aux annonces. Après un an et demi de consultations, le Haut-commissaire à la réforme des retraites Jean-Paul Delevoye doit présenter jeudi matin ses recommandations, d'abord aux partenaires sociaux, puis au Premier ministre Édouard Philippe. Alors que ces propositions serviront de base au projet de loi qui sera présenté dans les mois qui viennent, pour une application au 1er janvier 2025, Europe 1 fait le point sur les principaux enjeux de cette réforme.
Fin des régimes spéciaux
Cette réforme aura pour objectif d'aligner les 42 régimes de retraite, mettant ainsi fin aux régimes spéciaux. Dans le nouveau système, un euro cotisé donnera donc lieu aux mêmes droits que l'on soit salarié, fonctionnaire ou indépendant, et on accumulera des points tout au long de sa carrière.
Le texte pourrait cependant maintenir quelques exceptions et certains régimes spéciaux pourraient persister, comme ceux des militaires, de la police ou encore des pompiers professionnels.
Un dispositif minimum de pension pour les revenus modestes
Cette réforme fera des gagnants, comme les personnes ayant eu des carrières en dents de scie. Des points leur seront accordés pour prendre en compte les interruptions liées aux aléas de carrières ou de vie, comme la maladie ou l'invalidité. Les revenus modestes devraient quant à eux bénéficier d'un dispositif minimum de pension.
Les cadres supérieurs parmi les perdants de la réforme
Mais le texte fera aussi des malheureux, comme les cadres supérieurs (rémunérés au delà de 120.000 euros par an) ou encore certaines professions libérales comme les avocats qui verront leurs cotisations retraite doubler.
Plusieurs points restent à trancher
Plusieurs questions restent en suspens. À quel âge pourra-t-on partir avec une retraite à taux plein ? Car si l'âge légal est maintenu à 62 ans, un âge d'équilibre pourrait être fixé à 64 ans. Et pour ceux qui partent avant 64 ans, il y aura vraisemblablement une décote. Le nouveau système devrait aussi prendre en compte la pénibilité.
Le cas des pensions de réversion doit aussi encore être réglé, alors qu'il existe aujourd'hui 13 régimes différents.