L'équation est difficile à résoudre pour le chef de l'État dans sa quête de réforme des retraites. D'un côté le report de l'âge légal de départ suscite une levée de boucliers chez les syndicats et peine à séduire les Français. De l'autre, l'allongement de la durée de cotisation, qui fait office de solution de repli, ne convainc pas l'exécutif.
Pourtant, ce dernier va rapidement devoir résoudre le problème puisque le Conseil national d’orientation des retraites (COR) estime que le système de retraite par répartition (les actifs cotisent pour payer les pensions des retraités) sera déficitaire dès 2023 et pour les 25 prochaines années.
Les alternatives au report de l'âge du départ à la retraite ne sont pas légion mais existent tout de même. L’économiste Eric Berr, proche de Jean-Luc Mélenchon, plaide pour une hausse des cotisations, payées par l’employeur et l’employé. "Il suffirait d’une augmentation de 2 euros par an pour le patron et le salarié pour résorber le déficit prévu par le COR", argue-t-il, auprès d’Europe 1.
La capitalisation au secours du système ?
De son côté, Nicolas Marques, directeur général de l’institut Molinari, défend une vision radicalement opposée. Selon lui, bien qu'il y soit favorable, le seul report de l’âge légal à 64 ou 65 ans est insuffisant pour garantir le financement du système des retraites à long terme. L’économiste souhaite donc aller plus loin en généralisant la possibilité de compléter sa retraite par la capitalisation collective, qui consiste à épargner pour sa propre retraite en plaçant une partie de ses cotisations sur des produits financiers ou immobiliers.
Une possibilité déjà offerte aux pharmaciens, qui bénéficient d'un régime de retraite propre, mais aussi aux fonctionnaires. Ces derniers peuvent placer une partie de leurs primes sur les marchés financiers en vue de leur retraite. "L’enjeu, c’est de proposer ce système à tous les Français pour compléter la répartition qui est à la peine à cause de la diminution constante du nombre de cotisants par rapport au nombre de retraités", conclut Nicolas Marques.