C'est le grand jour pour la réforme des retraites. Ce mardi après-midi, Élisabeth Borne va présenter en détails le plan du gouvernement pour reporter l'âge légal de départ, sans doute de 62 à 64 ans. Une décision absurde selon les adversaires de la réforme puisqu'il n'y aurait pas de travail pour les seniors. La preuve, disent-ils, le taux d'emploi des 55-64 ans est de 56% inférieur à la moyenne européenne. Sauf que l'histoire récente dément cette version.
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Plus de la moitié des 55-64 ans travaillent
En 2010, Nicolas Sarkozy avait reporté l'âge de départ à la retraite de 60 à 62 ans. L'Insee a fait le bilan, quelques années plus tard... Et l'Institut est formel, le taux d'emploi des seniors a fortement augmenté. Aujourd'hui, plus de la moitié des 55-64 ans travaillent, alors qu'ils n'étaient qu'un peu plus de 40% en 2010.
Mais attention, selon l'économiste Éric Heyer, le report de l'âge présente aussi des risques. "Le côté positif, le taux d'emploi des seniors va augmenter mécaniquement mais le taux de chômage va aussi augmenter. Cela polarise un peu la situation avec des personnes qui étaient déjà dans l'emploi, qui vont y rester plus longtemps et des personnes qui n'y étaient pas et qui ne reviendront pas."
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"Il va falloir prendre des mesures complémentaires"
"Si l'on veut que cette réforme porte ses fruits, il va falloir prendre des mesures complémentaires. Il faut changer le comportement des entreprises qui se séparent rapidement de ses salariés dès qu'ils ont 55 ans", ajoute-t-il au micro d'Europe 1. Le gouvernement envisage la création d'un index seniors avec des sanctions pour les entreprises récalcitrantes.