La réforme des retraites aura bien lieu. La Première ministre Élisabeth Borne a dévoilé mardi le contenu de la réforme la plus attendue du quinquennat d'Emmanuel Macron. Âge de départ à la retraite, pension minimale, carrières longues mais aussi fin des principaux régimes spéciaux... Cela concernera notamment la RATP, les industries électriques et gazières, les clercs et employés de notaires mais cela ne touchera pas les cotisants actuels.
Seuls les nouveaux entrants concernés
On parle donc plutôt d’une évolution très progressive des régimes spéciaux plutôt que d’une suppression puisque seuls les futurs embauchés seront concernés par cette réforme. C’est ce qu’on appelle la clause du grand-père et qui constitue un avantage par rapport aux autres salariés, selon Bruno Chrétien, président de l’Institut de Protection Sociale,
"Ne seront visés que les personnes qui rentrent désormais dans le régime. Les gens qui sont là, qui ont 35, 45, 50 ans sont sous le dispositif actuel. Donc la réforme va mettre une quarantaine d’années à s’appliquer pour eux. À la différence de ce qui se fait pour les salariés qui ont tout de suite l’application d’un nouveau régime", explique-t-il.
Recul de l’âge légal de départ en 2025
En revanche, pour tous les salariés actuels de ces régimes spéciaux, l’âge légal de départ va bien être décalé de deux ans, comme pour ceux affiliés au régime général. Mais là encore, ce n’est pas pour tout de suite. Ce ne sera pas avant 2025 : "Dans le cadre des régimes spéciaux, la réforme rentrera en vigueur tardivement par rapport aux autres salariés, en raison de la réforme antérieure qui était intervenue sous Éric Woerth", explique Bruno Chrétien.
Certains régimes spéciaux ne seront même pas du tout touchés par ces différentes mesures, ceux de l’Opéra de Paris et de la Comédie Française et des marins-pêcheurs, en raison de la spécificité de leurs métiers. En ce qui concerne les fonctionnaires, ils devront travailler plus longtemps. En revanche ils conserveront leur règle de calcul de la pension, sur les six derniers mois de leur carrière, et non pas sur les 25 meilleures années, comme c’est le cas dans le privé.