L'ancien PDG de Nissan-Renault, Carlos Ghosn, a fait valoir ses droits à la retraite lorsqu'il a envoyé sa lettre de démission du groupe automobile en janvier dernier. Selon les calculs d'un cabinet de conseil aux actionnaires, il devrait toucher 765.000 euros par an pendant toute sa retraite, dévoile franceinfo mardi.
En démissionnant de son poste de PDG de Renault dans le sillage de ses mises en examen au Japon notamment pour minoration illégale de ses revenus et abus de confiance, Carlos Ghosn a fait valoir ses droits à la retraite. Une étape obligatoire pour prétendre à une retraite chapeau, selon le cabinet de conseil aux actionnaires Proxinvest contacté par franceinfo. Renault a donc l'obligation légale de verser une somme annuelle.
Renault peut refuser de verser une partie de ses revenus
Néanmoins, le constructeur automobile peut lui refuser une partie de son salaire fixe pour 2018 (d'un montant d'un million d'euros) au titre qu'il n'était pas présent dans l'entreprise puisqu'il a été incarcéré à Tokyo pendant plus de 100 jours. Le conseil d'administration peut aussi lui refuser la part variable de sa rémunération (qui peut s'élever jusqu'à 1,2 million d'euros) en arguant que les objectifs pour l'année 2018 n'ont pas été atteints ou à cause des soupçons de malversation révélés par l'enquête interne au groupe.
Carlos Ghosn annonce une conférence de presse le jeudi 11 avril
Une conférence de presse de Carlos Ghosn a été annoncée pour le 11 avril selon un compte Twitter certifié au nom de l'ancien PDG de Renault-Nissan, actuellement assigné à résidence à Tokyo. "Je me tiens prêt à dire la vérité à propos de ce qui se passe. Conférence de presse jeudi 11 avril", peut-on lire dans un court message de ce compte tout juste certifié (@carlosghosn). Contactés par l'AFP, ses avocats japonais n'ont cependant pas confirmé l'information, et les autres représentants de Carlos Ghosn n'ont pu être joints. "Il va bien et réfléchit soigneusement à la déclaration qu'il veut faire, cela surviendra dans un futur proche", avait déclaré mardi à la presse son avocat Me Junichiro Hironaka. "Parce que sa portée sera significative, il prend le temps de bien préparer" une conférence de presse très attendue.
Car selon les médias japonais, le parquet de Tokyo va décider sous peu de le poursuivre ou non sur de nouvelles accusations. Les procureurs soupçonnent le magnat déchu de l'automobile d'avoir détourné à des fins personnelles, entre 2012 et 2018, de l'argent versé par le constructeur à un distributeur d'Oman, selon l'agence de presse Jiji et d'autres médias japonais.