Le gouvernement reste "ouvert" à des projets de "consolidation industrielle" pour le groupe Renault, a assuré jeudi le ministre de l'Économie Bruno Le Maire après l'échec des négociations entre le constructeur français et son concurrent Fiat Chrysler.
Le Maire ne veut pas de "précipitation"
"Nous restons ouverts à toute perspective de consolidation industrielle, mais une fois encore, dans la sérénité, sans précipitation, pour garantir les intérêts industriels de Renault et les intérêts industriels de la nation française", a déclaré Bruno Le Maire à l'Assemblée nationale.
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Le ministre, interrogé lors des questions au gouvernement, n'a pas donné de précision sur la nature de cette "consolidation" et sur les potentiels partenaires, alors qu'une fusion avec Fiat Chrysler (FCA) est désormais exclue. FCA a pointé la responsabilité du gouvernement dans cet échec.
L'alliance Renault-Nissan pas "respectée" ?
S'exprimant sur l'échec des négociations lancées avec le constructeur italo-américain, Bruno Le Maire a assuré qu'elles n'avaient pas pu aboutir faute de garanties réclamées dès le début sur la préservation de l'alliance avec Nissan, partenaire de Renault depuis 20 ans. "Est-ce que ce projet de fusion était une opportunité industrielle pour Renault ? Oui. Est-ce que toutes les conditions étaient réunies pour garantir le succès de l'opération ? Non", a déclaré le ministre, rappelant avoir "posé plusieurs conditions" au projet.
"Certaines de ces garanties étaient remplies, l'une ne l'était pas : c'est le respect de l'alliance entre Renault et Nissan (…) Nous avons demandé quelques jours supplémentaires pour discuter avec la partie japonaise et lancer ce projet de fusion dans les meilleures conditions : Fiat a fait un choix différent en retirant son offre", a-t-il expliqué. Le ministre a cependant réfuté toute fragilisation du groupe au losange, dont le cours en bourse a perdu près de 6% jeudi après l'annonce de l'échec des négociations avec Fiat Chrysler.
Poursuivre les négociations devenait "déraisonnable" selon FCA
La poursuite des discussions entre Renault et FCA devenait "déraisonnable", d'où la décision d'y mettre un terme, a déclaré le président de FCA, John Elkann, dans une lettre aux salariés du groupe. "Lorsqu'il devient clair que les conversations sont arrivées à un point au-delà duquel il devient déraisonnable de se rendre, il est nécessaire d'être tout aussi courageux pour les interrompre et revenir aussitôt à l'important travail que nous avons à faire", affirme John Elkann dans cette lettre rendue publique.