Cette semaine va s'ouvrir un cycle de négociations entre la direction de Renault et les organisations syndicales. Ces négociations doivent notamment porter sur l'évolution des effectifs en France pour les trois prochaines années. Malgré un marché automobile morose, le constructeur français s'est redressé ces derniers mois et a affiché des résultats financiers inédits. C'est donc assez paradoxal pour les salariés à qui l'on parle de survie de l'entreprise.
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"Est-ce que c'est pour faire peur ?"
Devant les actionnaires, Luca de Meo annonce des résultats historiques avec un résultat net de plus de deux milliards d'euros et une marge opérationnelle inédite de 8%. Pour autant, Florian Grimaldi, délégué CGT du site de Lardy, s'interroge : "On nous parle de survie ?" Pour lui, il faudrait plutôt investir pour résister à la concurrence chinoise, plutôt que de penser à réduire les effectifs.
"Nous, on voit au quotidien des ingénieurs qui sont dans des entreprises sous-traitantes et qui travaillent avec nous sur le même site, qui sont licenciés. Ce sont des compétences de haut niveau. Donc mettre en balance la survie de l'entreprise alors qu'il y a des gens qui pourraient travailler justement pour faire en sorte que la survie de l'entreprise ne se pose pas, c'est contradictoire."
Miser sur l'électrique permet de donner un horizon à des sites comme Sandouville qui étaient sur la sellette, mais pour d'autres, la baisse des ventes a des effets immédiats, souligne Fabien Gloaguen, délégué FO en Seine-Maritime. "Pour moi, quand on parle de survie... Alors, est-ce que c'est pour faire peur, je ne sais pas… Mais pour l'instant, ça se traduit par de la sous-activité dans nos usines", a-t-il assuré. "Je pense notamment au site motoriste de Cléon : ça ne part pas l'électrique, là, on est dans le marasme, ça ne part pas. Et tous les sites dépendent des ventes. Un site comme Cléon, s'ils ne vendent pas, les salariés ne travaillent pas, les usines ne tournent pas". Les négociations commencent jeudi et devraient durer plusieurs semaines.