"Il y a urgence à agir", prévient Bruno Le Maire, ministre de l'Economie et des Finances, invité d'Europe 1 vendredi matin. "Renault peut disparaître, les grands constructeurs industriels peuvent disparaître, il faut être lucide", a-t-il estimé, ajoutant : "Je n'ai jamais caché la gravité de la crise, et je ne cache pas la gravité de la situation de Renault."
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Renault, fleuron industriel français, se retrouve dans une très mauvaise passe, ayant vu ses usines et son réseau commercial paralysés par la crise du coronavirus et les confinements décidés notamment en Europe, qui y ont fait chuter le marché du neuf de 76,3% en avril. Le groupe était déjà fragilisé avant cet épisode, ayant subi en 2019 sa première perte nette en dix ans.
"Je sais aussi que Renault a des ressources exceptionnelles"
"Mais je sais aussi que Renault a des ressources exceptionnelles, des technologies exceptionnelles, des salariés qui sont motivés, des ouvriers qui sont compétents", nuance le ministre. L'entreprise, selon lui, "peut rebondir et va rebondir", si elle définit une stratégie. "Et la stratégie qui nous paraît la bonne pour Renault, en tant qu'Etat actionnaire, c'est d'en faire l'un des constructeurs technologiquement les plus avancés de la planète, en pointe sur le véhicule électrique", détaille-t-il.
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L'État français, premier actionnaire de Renault avec 15% du capital, a accepté de voler à son secours en garantissant un prêt bancaire d'environ cinq milliards d'euros, qui a été approuvé par l'Union européenne. Mais "ce prêt, je ne l'ai pas encore signé", a souligné le ministre vendredi dans le Figaro, en demandant aux constructeurs automobiles de s'engager sur trois points, dont "la localisation en France de leurs activités technologiquement les plus avancées".