Le Premier ministre Jean Castex l’a martelé jeudi dernier lors de l’annonce du troisième confinement : dans les 16 départements concernés, les entreprises dont l’activité peut être effectuée à distance sont priées de "faire le maximum" en matière de recours au télétravail. Un appel qui pourrait s'adresser plus spécifiquement aux banques et aux assurances, qui étaient dans le viseur du ministère du Travail il y a un mois. Mais dans ces secteurs, et dans d’autres, y a-t-il encore de la marge pour renforcer le travail à distance ?
Des locaux déjà désertés
Comment franchir un palier supplémentaire quand on a poussé la logique jusqu’au bout ? À la Matmut, la quasi-totalité des 1.700 salariés qui travaillent au siège, à Rouen, ont déserté les plateaux depuis le deuxième confinement. L’inspection du travail, qui a fait un contrôle la semaine dernière, n’a rien trouvé à redire. Quant à l’organisation dans les agences, elle combine présence sur place pour accueillir les clients et travail à distance pour des services qui le permettent.
À La Redoute, dont le siège est à Roubaix, on ne va pas changer la règle déjà en place : cinq jours sur cinq en télétravail, avec la possibilité pour ceux qui sont toujours mal à l'aise avec ce mode de fonctionnement de revenir deux demi-journées par semaine au bureau. Pourquoi des demi-journées ? Pour éviter d'avoir à déjeuner sur place, nous explique-t-on.
Un effort supplémentaire dans les couloirs du gouvernement
Au siège du Crédit Agricole à Paris, une note a été envoyée vendredi à tous les salariés : elle maintient le dispositif déjà en place, à savoir l'obligation d'être en télétravail avec la souplesse d’une journée par semaine sur site, sous réserve de l’accord du manager.
Mais dans les ministères, à Paris, là, il y a encore de la marge semble-t-il. La moyenne, la semaine dernière, était de trois jours de télétravail sur cinq. Le but, aujourd’hui, est d’arriver à au moins quatre jours de télétravail dans la semaine.