Interdire l'importation de gaz de schiste américain en Europe serait "une erreur" pour l'industrie européenne, qui gagnerait en compétitivité grâce à cette source d'énergie, a estimé mercredi le PDG du géant français du pétrole Total, Patrick Pouyanné.
"Une erreur pour l'industrie européenne". "On va en acheter, dans un an ou deux", a déclaré Patrick Pouyanné à propos du gaz de schiste lors d'une audition devant la commission des Affaires économiques du Sénat. "On prévoit d'importer du gaz américain en Europe ou d'ailleurs dans le monde, c'est un marché mondial. (...) Je ne sais pas quand on parle de traité transatlantique, de libre-échange, comment on fait pour empêcher le gaz de circuler." "Ce serait une erreur pour l'industrie européenne", a-t-il poursuivi, estimant que l'arrivée "en masse" du GNL américain entraînerait une baisse des prix du gaz. "C'est plutôt une bonne nouvelle pour l'industrie européenne (..) C'est plutôt un regain de compétitivité pour l'industrie européenne qui utilise du gaz, notamment pour l'industrie lourde", a-t-il ajouté.
Ce qu'a demandé Ségolène Royal. La ministre française de l'Environnement et de l'Énergie, Ségolène Royal, avait indiqué le 10 mai à l'Assemblée nationale vouloir "examiner juridiquement" comment interdire l'importation de gaz de schiste en France, alors que sa principale technique d'extraction, la fracturation hydraulique, est interdite sur le territoire depuis 2011 pour des raisons environnementales. Le lendemain, elle avait écrit aux dirigeants d'EDF et d'Engie pour leur demander de "renoncer" à l'avenir à importer ce gaz, après des critiques soulevées par la signature de contrats d'importation de gaz naturel liquéfié (GNL) américain, dont une partie provient de gisements de schiste.