Une rencontre de haut vol a lieu ce mardi à l'Élysée. Le président Emmanuel Macron va recevoir plus de 200 maires dont les communes ont été victimes d'exactions ces derniers jours. Objectif : écouter leur diagnostic et leurs propositions pour trouver une solution à long terme et éviter une nouvelle poussée de fièvre dans les villes de banlieue, notamment dans les 1.500 quartiers prioritaires de la politique de la ville où résident 5 millions de Français.
L'équivalent du budget de la Justice
Pourtant, l'État s'engage depuis plusieurs années à rénover les logements, améliorer l'éducation et l'attractivité dans ces zones. Chaque année, des milliards d'euros sont investis soulignent les collectivités. Selon la Cour des comptes, qui intègre les dépenses des collectivités locales, la somme atteindrait les 10 milliards d’euros par an, soit l'équivalent du budget de la Justice.
Mais cette somme est un moins élevée juge l’institut Montaigne, qui resserre la focale sur les dépenses de l’État : 6 milliards d'euros sont investis dans les quartiers prioritaires. Et l'État dépense "en plus pour les habitants des QPV, (quartier politique de la ville), environ 850 euros par an et par habitant", explique au micro d'Europe 1 Hakim El Karoui, auteur d’un récent rapport sur les quartiers pauvres.
"Un immense problème d'encadrement"
"Moi je pense que l'État dépense probablement assez d'argent, mais il devrait mettre moins d'argent dans la rénovation des bâtiments et plus d'argent dans l'accompagnement. Et nous avons un immense problème avec l'encadrement. C'est exactement ce qu'on voit avec les émeutes. Il faut des adultes, que ce soient des forces de l'ordre, que ce soit des enseignants, que ce soit des travailleurs sociaux", poursuit-il.
Parmi l’une des réformes emblématiques du premier quinquennat Macron : le dédoublement des classes de CP et CE1 dans les zones d’éducation prioritaire. Une mesure qui a coûté 500 millions d’euros.