Voici l'une des raisons qui explique le rejet de la réforme des retraites par une partie de la population française. Selon une étude du ministère du Travail, près de quatre Français sur dix s’estiment incapables de supporter leur emploi jusqu’à la retraite, en décrivant une activité pénible. Ces salariés sont encore plus nombreux dans les métiers peu qualifiés ou au contact du public, comme les caissiers, infirmiers, employés de l'hôtellerie ou de la restauration.
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En général, ces Français prennent leur retraite avant les autres, souvent pour des raisons de santé. En réalité en France, les conditions de travail n’évoluent pas suffisamment avec l’âge, ce qui n’est pas le cas chez certains de nos voisins, comme en Allemagne.
Faut-il suivre l'exemple allemand ?
Outre-Rhin, "les syndicats font en sorte que les salariés, notamment dans l’industrie, s’ils travaillent à la chaîne ou portent des charges lourdes, changent de poste à partir d'un certain âge. Il y a aussi des aménagements de planning", explique par exemple l'économiste Anne-Sophie Alsif au micro d'Europe 1, comparant avec l'Hexagone où l'on trouve des salariés âgés qui font des horaires de nuit.
L'économiste étaye l'exemple allemand : "L'idée, c'est que les personnes les plus âgées aient les meilleures plages horaires, ou lorsqu’elles ont des plages difficiles, qu’elles puissent avoir plus d’heures de récupération". Et les résultats sont là : l’Allemagne enregistre moins d’accidents du travail que la France. Chez notre voisin allemand, le report progressif de l’âge légal de la retraite à 67 ans n’a enfin pas suscité beaucoup de protestations.