La date n'a pas été choisie au hasard. Mardi matin, l'intersyndicale s'est réunie au lendemain des manifestations du 1er-Mai, qui ont rassemblé entre 780.000 et 2,3 millions de personnes partout en France. Les syndicats ont décidé d'organiser une 14e journée de mobilisation contre la réforme des retraites le 6 juin prochain, soit dans plus d'un mois. C'est la première fois depuis le début du mouvement qu'une date aussi lointaine est annoncée.
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En réalité, deux jours plus tard, le 8 juin, l'Assemblée nationale examinera la proposition de loi du groupe Liot qui vise à abroger la réforme des retraites. Un nouveau raz-de-marée populaire juste avant pourrait influencer le vote des députés hésitants. C'est en tout cas le pari des syndicats.
"Une multiplication d'actions locales dans les entreprises" d'ici là
D'ici là, les leaders syndicaux ne vont toutefois pas rester les bras croisés. "On va aller voir les députés sur le terrain pour les convaincre" de voter cette proposition de loi, explique à Europe 1 le patron d'une centrale. Même son de cloche du côté de François Hommeril, président de la CFE CGC : "On reste mobilisés (...) et on s'emploie à rencontrer les députés tout le mois de mai pour convaincre ceux qui ne le sont pas".
C'est sur le terrain justement que les syndicats vont continuer à se faire entendre pendant tout le mois de mai. "Il va y avoir une multiplication d'actions locales dans les entreprises et en dehors qui vont être faites", confirme Pascale Coton, vice-présidente de la CFTC, dans Europe 1 Midi. Cette dernière n'écarte pas d'autres moyens de contestation après les casserolades. "On a d'autres idées de façon à occuper le terrain et montrer au gouvernement qu'on ne lâche rien et que la colère est toujours aussi grande", appuie la syndicaliste.
Limiter l'essoufflement du mouvement
Espacer les manifestations dans le temps permet aussi aux forces syndicales de limiter l’essoufflement du mouvement. "Il y a toujours ce risque. Ceux qui ont fait grève, c’est difficile. Ça a un coût", relate Murielle Guilbert, co-déléguée générale de Solidaires. "On essaye d’allier le pragmatisme et un rapport de force qui reste important. Ça nous donne du temps pour agréger encore plus de force", estime la syndicaliste.
Avant cette nouvelle date de mobilisation, une échéance importante arrive dès ce mercredi 3 mai avec le Conseil constitutionnel, qui doit rendre son verdict concernant la deuxième demande de référendum d'initiative partagée.