Scandale Volkswagen : l'Allemagne sous le choc

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avec Hélène Kohl et Rémi Bostsarron , modifié à
LE JOUR D’APRES - Après plusieurs jours de cauchemar, l’Allemagne s’attend à voir le patron de VW limogé.

Le groupe Volkswagen s’enfonce chaque jour un peu plus dans la crise. Après la révélation d’une vaste triche aux contrôles antipollution aux Etats-Unis, les mauvaises nouvelles s’accumulent : 11 millions de véhicules sont désormais concernés, les enquêtes se multiplient dans de nombreux pays, l’action Volkswagen a chuté de 35% en deux jours et il se murmure que le gouvernement allemand aurait été au courant de la supercherie. Autant dire que le réveil est difficile outre-Rhin. D'autant que mercredi sera une journée décisive pour le groupe automobile.

Un patron sur un siège éjectable. C’est LE rendez-vous de la journée : le patron du groupe Volkswagen doit s’expliquer mercredi lors d’une séance extraordinaire du comité de surveillance. Une réunion qui s’annonce tendue puisqu’elle aura lieu en petit comité, les grands actionnaires étrangers n’ayant pas été conviés. Une réunion préparatoire s’est tenue mardi et, malgré un soucis du secret, ce qui s’y est dit laisse penser que la journée de mercredi représentera un tournant pour le groupe. En effet, le PDG Martin Winterkorn, aux commandes depuis 2007, n’aurait plus la confiance du comité. Il est donc très peu probable qu’il soit reconduit dans ses fonctions vendredi, comme cela était prévu initialement lorsque Volkswagen ne faisait parler de lui que pour son nouveau statut de premier constructeur mondial.

L’Etat allemand était-il au courant ? Comme si cela ne suffisait pas, le quotidien Die Welt révèle mercredi matin que le gouvernement allemand aurait été au courant de ces tricheries. Le ministre des Transports l’aurait lui-même avoué au mois de juillet dernier lors d’une réponse à une question des Verts au Bundestag. "Oui, les constructeurs peuvent utiliser des méthodes de dissimulation dans les tests antipollution", aurait-il alors déclaré. Si bien que certains réclament également sa démission.

Des employés stupéfaits. Si les Allemands sont stupéfaits par les déboires d’une entreprise érigée en symbole national, les salariés du constructeur sont sidérés. Notamment à Wolfsburg, le fief de la marque depuis près de 80 ans. "Evidemment qu’on a peur de ce qui pourrait arriver. Tout le monde ici connaît quelqu’un qui travaille là-bas. Toute la vie en dépend, elle existe grâce à VW et n’aurait aucune chance de survivre sans", témoigne une habitante. Signe du malaise ambiant, parmi les employés et sous-traitants du groupe, on préfère ne pas parler de cette affaire. Y compris entre collègues de travail.