Le revenu minimum universel sera au coeur de la primaire de la gauche. Et force est de constater que chaque candidat s'est approprié la philosophie de ce concept simple : verser à chaque citoyen un revenu mensuel, quelle que soit la situation familiale et cumulable avec d'autres revenus. L'Institut Montaigne, dont Europe 1 est partenaire, s'est attelé au chiffrage des différentes options avancées par Benoît Hamon, Jean-Luc Bennahmias ou encore Manuel Valls.
Le candidat qui va le plus loin tout en étant le plus précis est Benoît Hamon : il veut instaurer "un revenu universel d'existence" (750 euros par mois) versé de façon systématique, à partir de 2020 à tous les citoyens de plus de 18 ans, aussi bien donc ceux qui ne travaillent pas que ceux qui travaillent quel que soit le salaire qu'ils touchent.
300 milliards d'euros annuels. Pour financer la mesure, il récupère les sommes aujourd'hui consacrées aux minima sociaux, supprime les niches fiscales injustes et inefficaces, et renforce la lutte contre l'évasion fiscale. Mais ça ne suffira pas. Il en faudra plus pour parvenir à financer une mesure dont le coût annuel est estimé par le candidat à 300 milliards d'euros. L'Institut Montaigne, lui, voit un coût un peu plus élevé : 349 milliards.
Un autre candidat à la primaire, Jean-Luc Bennahmias propose un système assez proche (800 euros par mois versés à tout le monde), mais avec un déploiement sur une ou deux mandatures. Une proposition trop flou pour pouvoir donner lieu à un chiffrage de l'Institut.
Pour Valls, 850 euros par mois. Enfin il y a la proposition de Manuel Valls : garantir un revenu décent, attribué sous condition de ressources à toute personne de plus de 18 ans résidant en France. On n'est donc plus dans une logique de revenu universel, mais plutôt dans une fusion de tous les minima actuels en une seule prestation qui tournerait autour de 850 euros par mois et qui serait versée aux personnes sans ressources. Evidemment, ça coûterait moins cher. Manuel Valls évoque un coût de 30 milliards d'euros par an. L'Institut Montaigne évoque lui, selon les scénarios, une fourchette comprise entre 12 et 36 milliards d'euros.