Les syndicats CGT et FO du transport routier, reçus jeudi au ministère des Transports, ont maintenu leur appel à la grève à partir de dimanche soir mais pourront le lever s'ils obtiennent un "engagement écrit" du patronat sur les heures supplémentaires.
Ouverts à un accord dès "ce soir". "Pour le moment, il y aura grève à partir de dimanche soir 22 heures. Il manque un engagement formel de la part des employeurs (…), une garantie écrite" sur le maintien de l'indemnisation des heures supplémentaires, a déclaré à la presse Patrice Clos, secrétaire général de FO-Transports, à l'issue de la réunion. "Nous exigeons que les patrons s'engagent par un accord que l'on peut faire ce soir, demain matin (vendredi matin)…", a indiqué Jean-Marc Lambert de la CGT-Transports.
Borne confiante. "Les organisations syndicales attendent un message. Je n'ai pas de doute que les organisations patronales vont donner ce message", a déclaré de son côté aux journalistes la ministre des Transports Élisabeth Borne.
Des majorations d'heures supplémentaires au cœur du débat. La CGT et FO dénoncent une récente décision du Conseil d'État qui a annulé les dispositions d'un décret de 2016 fixant des majorations de 25% et 50% aux heures supplémentaires des chauffeurs routiers. Le Conseil d'État avait été saisi par deux organisations patronales du secteur, la FNTR (Fédération nationale des transports routiers) et TLF (Union des entreprises transport et logistique de France).
La CGT et FO, deuxième et troisième syndicats du transport routier, estiment que cette décision remet en cause la majoration des heures supplémentaires, malgré les assurances d'Élisabeth Borne et du patronat. La ministre a pourtant expliqué jeudi avoir "rassuré" les syndicats "sur le fait que les taux continuent de s'appliquer et que toute entreprise qui ne les appliquerait pas serait dans l'illégalité".
À prévoir des arrêts de travail et des blocages. Patrice Clos a précisé que l'appel pour dimanche soir portait à la fois sur des arrêts de travail et des blocages. "Les salariés du transport routier qui sont en grève seront là où ils travaillent, sur les routes" et "si les salariés sont sur le bitume, les poids lourds ne passeront pas", a relevé Jean-Marc Lambert. "On ne demande rien de plus que le maintien de nos acquis", a-t-il ajouté.