La compagnie aérienne irlandaise Ryanair a annoncé jeudi l'ouverture de deux bases en France d'ici à l'été 2019, à Bordeaux et Marseille, avec un investissement de 400 millions de dollars et la création de 120 emplois directs. Il s'agit d'un retour dans le pays pour la première compagnie européenne qui n'avait plus de base en France depuis 2011 et la fermeture de celle de Marseille.
27 nouvelles lignes vers 12 pays. En janvier dernier, Ryanair avait expliqué vouloir ouvrir quatre bases en France d'ici à 2019 pour y doubler à terme son trafic. Ryanair dévoile dans un communiqué cette implantation en France, au moment où il fait face depuis cet été à des mouvements sociaux inédits de la part de ses pilotes et personnels de cabine. Il s'apprête à connaître vendredi une grève dans six pays européens qui l'a contraint à supprimer 150 vols. Dans le détail, la compagnie va baser deux nouveaux avions pour chacun des deux aéroports français choisis, proposant en tout 27 nouvelles lignes vers 12 pays pour quelque 3,5 millions de clients par an.
Ryanair va investir pour ce faire au total 400 millions de dollars, associés à la création de 60 emplois dans chaque aéroport, soit 120 en tout, auxquels s'ajoutent 2.600 emplois indirects sur les deux sites. La compagnie à bas coûts irlandaise indiquait en janvier détenir 6% de parts de marché en France où elle est présente dans 31 aéroports, contre 15% en Europe. Elle compte 86 bases en Europe, selon son site internet, mais jusqu'à présent aucune en France.
Une période socialement tendue pour la compagnie. L'ouverture de bases dans l'Hexagone permet à la compagnie d'y faire stationner ses avions et d'y domicilier son personnel ainsi que d'offrir ainsi plus de fréquences de vols et de meilleurs horaires, notamment pour les premiers vols du matin. La compagnie avait indiqué en janvier, en dévoilant ses plans pour la France, que ses salariés seraient embauchés en contrat local. Il s'agit d'un point sensible pour les syndicats qui mènent des grèves en Europe au sein de la compagnie afin d'obtenir justement des contrats de leurs propres pays et non pas de droit irlandais, lesquels offrent de moins bonnes conditions de travail.
Ryanair avait d'ailleurs été condamnée en octobre 2014 par la cour d'appel d'Aix-en-Provence à 200.000 euros d'amende et à payer 8,1 millions d'euros de dommages et intérêts pour travail dissimulé sur sa base de Marseille-Marignane entre 2007 et 2010. La compagnie irlandaise à bas coûts avait contesté cette décision et la Cour de cassation a annulé la semaine dernière cette condamnation et renvoyé le dossier devant la cour d'appel de Paris pour que s'y tienne un nouveau procès. Ryanair a par ailleurs été inculpée en janvier 2017, soupçonnée d'avoir employé, cette fois-ci de 2011 à 2014, des salariés sous statut irlandais sans respecter le droit social français à l'aéroport de Marseille.