Salon de l’Agriculture : Emmanuel Macron inaugure l’édition 2025 dans le calme
Après une édition 2024 marquée par de fortes tensions, Emmanuel Macron a inauguré samedi le Salon International de l’Agriculture dans une atmosphère nettement plus sereine. Pendant près de 12 heures, le président a arpenté les allées du salon, échangeant avec les agriculteurs et tenant une réunion à huis clos avec les représentants syndicaux.
Après les huées et les violences qui avaient entouré sa venue en 2024 en pleine mobilisation des agriculteurs pour demander un "revenu décent" et de la "considération", la déambulation présidentielle a retrouvé ses allures de marathon des produits du terroir. Si les inquiétudes du monde agricole restent vives, plusieurs avancées ont été saluées.
Des mesures économiques attendues
Cette accalmie s’explique en partie par les mesures récemment adoptées en faveur des agriculteurs. Un budget incluant 400 millions d’euros d’allégements fiscaux a été voté, ainsi que la loi d’orientation agricole, adoptée seulement 48 heures avant l’ouverture du salon.
Malgré ces progrès, le président de la FNSEA, Arnaud Rousseau, reste prudent. "Les agriculteurs considèrent que la crise n'est pas derrière eux. Ils constatent des progrès mais au moment où l'on se parle, ce n’est pas encore visible", souligne-t-il.
Il pointe notamment le décalage entre les annonces politiques et leur impact concret : "Quand on dit qu'il y aura un abattement supplémentaire de 10% de la taxe sur le foncier non bâti, ça se verra au mois d'octobre. C'est l'éternel débat entre le politique qui dit "j'ai fait mon job" et la réalité des agriculteurs qui disent "on ne voit rien"", indique-t-il.
Des enjeux toujours brûlants
Prochain rendez-vous crucial pour le monde agricole : le début du mois d’avril, avec l’arrivée à l’Assemblée nationale d’une proposition de loi visant à alléger certaines contraintes pesant sur les exploitants.
Au-delà des mesures nationales, les préoccupations agricoles s’étendent également à l’international. La montée des tensions commerciales, notamment les menaces de droits de douane agitées par Pékin et Washington sur certains produits agricoles, suscite des inquiétudes parmi les professionnels du secteur.