Comment la SNCF va-t-elle se relever d'une troisième crise en trois ans ? Après les grèves perlées du printemps 2018 et la mobilisation contre la réforme des retraites à l'hiver dernier, la déflagration du coronavirus vient de nouveau frapper le groupe ferroviaire et les voyages en train : les pertes générées par le manque à gagner du confinement avoisinent pour l'heure les trois milliards d'euros. Et pour repartir de l'avant, l'entreprise devrait rapidement proposer des prix bas, estime Gilles Dansart, spécialiste du ferroviaire et directeur du site Mobilettre.
"Le problème de la SNCF n'est pas de faire des tarifs très élevés, mais d'inciter les gens à revenir dans les trains", explique le spécialiste, qui rappelle qu'après les grèves contre la réforme des retraites, la SNCF avait annoncé dès février des prix cassés pour redonner aux Français l'envie de revenir prendre le train. Mais quand ces prix pourraient-ils être communiqués ? "Dès la semaine prochaine, probablement", anticipe Gilles Dansart.
L'enjeu du remplissage des trains
Car la SNCF a un besoin crucial de voir ses trains largement occupés : le groupe, "à des taux de remplissage en dessous de 60%, perd de l'argent", précise le directeur de Mobilettre. "Il faut absolument qu'il y ait du monde dans les trains et donc il va y avoir des prix d'appel pour inciter les Français à revenir. Ça va être l'enjeu des prochaines semaines", décisives avant l'été et les vacances pour une partie des Français. La totalité des TGV vont par ailleurs reprendre "à compter du 24 juin", a annoncé le secrétaire d'État aux Transports, Jean-Baptiste Djebbari.
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Mais pour relever plus durablement l'entreprise, la SNCF ne peut pas se contenter de limiter les pertes dans un premier temps. Elle doit aussi et surtout "réinstaurer une relation de confiance" avec les usagers pour ne pas qu'ils retrouvent le "réflexe voiture". Au-delà des prix attractifs, il faudra également "que les chiffres continuent de s'améliorer" et "que les clients soient rassurés par ce que la SNCF va leur proposer en termes de propreté", alors que les règles pour les voyages ont été assouplies. Le principe de non-occupation d'un siège sur deux est par exemple aboli.