Éviter la grève en mai et si possible pendant les Jeux olympiques : tel a été le mot d'ordre au sein de la direction de la SNCF, qui, avec les quatre syndicats représentatifs, ont voté un accord sur la fin de carrière dans l'entreprise. Désormais, certains salariés, comme les contrôleurs, pourront cesser leur activité 18 mois avant le terme légal avec une rémunération garanti à hauteur de 75%. Une victoire pour les employés, qui réussissent ainsi à contourner la réforme des retraites du gouvernement, mais qui vient alourdir la facture finale.
La fondation IFRAP a tenté d'estimer le coût de cet accord. Pour cela, elle s'est basée sur le coût du système de cessation progressive d'activité créé en 2008. La SNCF, entreprise publique financée par l'État et donc par les contribuables, déboursait environ 30 millions d'euros par an pour abonder ce dispositif. Et pourtant, seuls 12% des bénéficiaires potentiels y recouraient. Le nouveau système pourrait donc faire flamber l'addition, selon Agnès Verdier-Molinié, directrice de l'IFRAP.
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Des dettes importantes
"Si 100% des personnels utilisaient ce dispositif, on serait dans les 300 millions d'euros par an, ce qui n'est pas négligeable quand on sait que le régime spécial de retraite de la SNCF coûte déjà tous les ans plus 3 milliards d'euros", explique-t-elle au micro d'Europe 1. Et ce n'est pas tout. Entre 2020 et 2022, l'État a repris 35 milliards d'euros de dettes accumulées par la SNCF. La réforme des retraites devait générer des économies, mais c'est raté. L'Accord d'entreprise les neutralise en grande partie. En 2022, le coût total de la SNCF pour les contribuables a atteint 20 milliards d'euros.