La CGT Cheminots a présenté mercredi son propre rapport "pour le développement du service public ferroviaire" et espère avec ses propositions "réorienter les décisions du gouvernement", qui veut réformer la SNCF avant l'été.
"Nous attendons une confrontation des idées et des constats (...), que nos propositions soient prises en compte" et "nous espérons qu'elles réorientent les décisions du gouvernement" avec "une vraie négociation", a déclaré le secrétaire général de la CGT Cheminots, Laurent Brun, lors d'une conférence de presse, où il a renouvelé les menaces de grève. Le syndicat, première organisation représentative à la SNCF, remettra "dans les prochains jours" son rapport de 45 pages, "basé sur le travail d'experts" et sur "le professionnalisme des cheminots", au Premier ministre Édouard Philippe. Celui-ci "s'est engagé" à recevoir une délégation de la CGT Cheminots, a ajouté Laurent Brun. Le syndicat devait aussi être reçu mercredi après-midi par les députés communistes à l'Assemblée.
"Nous sommes effarés que l'Etat n'ait plus aucune ambition de report modal de la route vers le fer"
— Jacques Baudrier (@jacquesbaudrier) 7 mars 2018
Laurent Brun, conférence de presse de la @cgtcheminots#SNCFpic.twitter.com/jvYfP53jeo
Le syndicat propose que la dette soit "reprise par l'État". Le document livre un état des lieux du transport ferroviaire ("un mode de transport indispensable et économique"), de l'organisation actuelle de la SNCF et de la concurrence en Europe, avant de détailler les propositions du syndicat pour "un service public SNCF" avec "une entreprise publique unique et intégrée", plus efficace, dotée de nouvelles sources de financement et dont la dette serait "reprise par l'État".
Ne pas ouvrir le transport ferroviaire à la concurrence. Résolument hostile à la libéralisation du rail, la CGT estime que les dispositions européennes permettent au gouvernement de ne pas ouvrir le transport ferroviaire à la concurrence, qui "n'est pas obligatoire puisque des exceptions sont prévues", a insisté Laurent Brun. Le statut des cheminots, qui a "énormément bougé ces trois dernières années", devra "être modifié pour l'améliorer un peu", a-t-il souligné.
Un recours à la grève proposé le 15 mars. Concernant la réunion intersyndicale prévue le 15 mars avec l'Unsa (2e syndicat de la SNCF), SUD-Rail (3e) et la CFDT (4e), Laurent Brun a indiqué que les quatre organisations avaient "des échanges quasi quotidiens". "Le 15 mars, nous allons proposer un recours à la grève si le gouvernement ne nous entend pas" et "nous aurons une démarche revendicative unitaire" avec des propositions communes, a-t-il indiqué. Alors que le patron de la SNCF, Guillaume Pepy, a annoncé mercredi qu'il ne solliciterait pas un troisième mandat en 2020, "on ne le retiendra pas", a commenté Laurent Brun.