Jour de grève à la SNCF. Ce jeudi, la société ferroviaire connait un nouveau mouvement de grève pour protester contre le démantèlement de Fret SNCF ou encore arrivée de filiales pour préparer l'arrivée de la concurrence. Mais ce mouvement de grève arrive également en plein démarrage des négociations salariales. De quoi faire pression sur la direction ?
Pour le moment, les salariés de la SNCF ont plutôt été bien lotis face à l'inflation. Ainsi, sur l'espace de trois ans, les salaires ont augmenté de 17% en moyenne. Mais pour 2025, retour à une situation plus classique, puisque la direction vient de proposer une hausse de 2,2%, ce qui reste supérieur à l'inflation prévue autour d'1,5%. Une annonce qui ne satisfait pas tous les syndicats, ce qui fait dire à Arnaud Aymé, spécialiste ferroviaire au cabinet Sia Partners, que cette grève est surtout là pour peser dans la négociation, et un peu moins pour les raisons affichées.
De nombreux avantages
"On n'y croit pas une seconde", ironise-t-il au micro d'Europe 1, avant d'ajouter : "La SNCF doit restructurer son activité fret pour éviter d'avoir à payer une amende énorme. Donc, c'est la moins pire des solutions. Dans le domaine voyageurs, là encore, on sait bien que la SNCF est obligée de créer des filiales quand elle répond à des appels d'offre, donc ces motifs sont vraiment très peu crédibles", estime-t-il.
La direction rappelle qu'à la SNCF, le plus bas salaire est à 10% au-dessus du SMIC, et qu'il y a des augmentations automatiques tout au long de la carrière. Et même si les nouveaux entrants ne bénéficient plus du statut de cheminot, il reste des avantages comme les billets de train gratuits ou un système de santé protecteur.