Alors que la politique économique d'Emmanuel Macron est tournée vers les entreprises, ces mesures ne satisfont plus les patrons. 65% d'entre eux soutiennent les "gilets jaunes", comme le dévoile mercredi le sondage Europe 1 réalisée par OpinionWay* avec La Tribune et les Chambres de commerce.
Un Macron décrié... Au moment de son élection (en mai 2017), Emmanuel Macron était soutenu par les trois quarts (75%) des patrons, selon les chiffres d'OpinionWay. Dix-huit mois plus tard, la courbe s'est inversée selon cette enquête Europe 1 : 72% des patrons s'estiment mécontents de l'action menée par le président.
... et des "gilets jaunes" soutenus. Une impopularité qui se traduit également dans le soutien aux "gilets jaunes". 65% des patrons les approuvent, qu'ils soient dans le secteur de l'industrie (75%), du commerce (77%) ou des services (56%). Ils sont néanmoins 29% à soutenir "tout à fait" le mouvement. Cette position peut s'expliquer par la convergence d'une cause : le ras-le-bol fiscal.
Des conséquences économiques. En revanche, les différentes actions des manifestants ont eu des conséquences sur l'activité des entreprises. Les dirigeants du commerce sont 28% à avoir souffert des nombreux barrages routiers et des fermetures liées aux manifestations. Des conséquents négatives sur la trésorerie (14%), l'approvisionnement (8%) et l'emploi (6%) sont d'ores et déjà mentionnées, détaille l'enquête.
Une confiance en berne. Et cela a également pesé sur le moral des entrepreneurs. Seuls 23% des dirigeants sont confiants dans l'avenir de l'économie française. 47% estiment que la situation tend à se détériorer contre 8% qui pensent qu'elle s'améliore. Par ailleurs, 70% des patrons estiment que le mouvement des "gilets jaunes" aura des conséquences importantes sur l'attractivité des entreprises françaises.
*Étude réalisée par téléphone auprès d'un échantillon de 604 dirigeants d'entreprises entre le 6 et le 12 décembre 2018, soit avant, pendant et après l'"acte 4" de la mobilisation des "gilets jaunes" et avant les annonce du président le 10 décembre.