Stéphane Bern, chargé par Emmanuel Macron d'une mission sur la sauvegarde du patrimoine, a indiqué lundi sur RTL qu'il envisageait la création d'un tirage spécial du Loto pour financer la préservation des monuments en danger.
Un "Loto patrimoine". Interrogé sur la façon dont il comptait financer la sauvegarde du patrimoine, Stéphane Bern a affirmé qu'il allait "le faire avec un certain nombre de fondations internationales", et de "fonds qui sont prêts à m'aider". "Et puis sans doute on va lancer pour la première fois enfin le 'Loto patrimoine'. Un tirage et un grattage spécial. Le gagnant gagnera sa part habituelle (...), la part de l'État reviendra au patrimoine", a-t-il dit.
Une idée déjà avancée par le maire de Versailles. Cette idée a été émise à plusieurs reprises par le maire DVD de Versailles, François de Mazières, qui plaide "pour qu'un tirage exceptionnel du Loto soit organisé à l'occasion des Journées européennes du patrimoine et que les bénéfices en soient affectés à la préservation du patrimoine, par l'entremise du Centre des monuments nationaux ou de la Fondation du patrimoine".
De nombreuses demandes d'élus. Stéphane Bern a précisé avoir reçu "à peu près 2.100 dossiers", venus "de toute la France, de maires qui postulent pour qu'on aide leurs communes à sauver une église, un lavoir, une fontaine, un château". Il a accusé ses détracteurs, qui lui reprochent un manque de légitimité et voient dans sa nomination un choix "bling bling", d'être "sectaires".
"Ils étaient où quand je suis allé défendre par exemple la faïencerie de Sarreguemines, ou le patrimoine ouvrier ? Je ne les ai pas beaucoup vus. C'est facile de donner des leçons quand on est bien au chaud, confortablement installé dans sa chaire universitaire", a lancé l'animateur, qui entend montrer "à tous [ses] opposants, ils ne sont pas très nombreux", qu'il est "légitime".
L'État n'a plus les moyens d'entretenir son patrimoine. "La vraie question qu'on pourrait m'opposer, c'est au fond : est-ce que l'État n'a plus les moyens d'entretenir son patrimoine, et qu'on est obligé d'avoir recours à quelqu'un d'extérieur qui vient en support, en soutien pour faire le travail que ne peut plus faire l'État ? La réponse est oui, mais encore faut-il l'assumer", a-t-il ajouté.
Un programme court avant le 20 heures ? L'animateur "ambitionne" aussi "de faire un programme court tous les jours juste avant le journal de 20 heures" sur France 2, "pour expliquer un projet, chaque jour un monument en danger. Il y aurait un sponsor, un acteur économique qui soutiendrait cette émission". "Je ne veux rien demander, ni à l'État, ni au service public", a-t-il dit.