"On avait prévu le fiasco qu'allait être StopCovid." Baptiste Robert, chercheur en cybersécurité, ne mâche pas ses mots au micro d'Europe 1 concernant l'application gouvernementale de traçage de contacts pour lutter contre la pandémie de coronavirus. Il faut dire qu'un peu plus d'une semaine après son lancement, l'application cumule moins d'1,5 million d'activations. Concrètement, seulement 2% de la population utilise cet outil qui doit aider à identifier et lutter contre les chaînes de contamination.
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Une application disponible trop tard dans la crise
Un échec d'ailleurs confirmé par le sondage BVA exclusif pour Europe 1 et Orange publié ce jeudi soir, qui précise en sus que 66% de Français n'ont pas l'intention de télécharger l'application. Selon Baptiste Robert, cette impopularité est surtout liée à l'arrivée tardive de l'outil dans la crise. Par conséquent, peu de gens l'ont téléchargée et encore moins s'en servent, réduisant quasiment à néant son utilité, puisque son efficacité dépend du nombre de personnes qui ont activé le dispositif. "Cette application qui n’est utilisée par personne a forcément très peu d’effets", confirme le chercheur.
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Une "poignée" de notifications
Même le porte-étendard du projet, le secrétaire d'État au numérique Cédric O, reconnait que StopCovid n'a donné lieu qu'à "une poignée" de notifications, qui alertent du croisement d'un cas contact a posteriori. Un résultat tout à fait normal à en croire Baptiste Robert, puisqu'il "faut rester 15 minutes à moins d'un mètre d'une personne [infectée] pour en émettre une. C'est le type de situation qui n'arrive à peu près jamais dans une journée."
Malgré tout, le gouvernement veut croire à l'utilité de son application et souhaite même pousser les Français à l'avoir activée dans un coin de leur smartphone en cas de deuxième vague épidémique. Un argument qui semble s'effriter au fil des jours. Le scénario d'une deuxième vague s'éloigne au vu des différents bilans quotidiens du coronavirus en France depuis le déconfinement.