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Margaux Fodéré / Crédit photo : Magali Cohen / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP , modifié à
Alors que la dette publique a explosé ces dernières années, le redressement des finances publiques passera inévitablement par des réformes structurelles. À ce stade, les pistes d’économies dévoilées par le gouvernement ne vont pas vraiment dans ce sens.

C’est le grand jour pour le gouvernement : après des semaines d’attente, et de spéculations, le budget pour 2025 sera présenté cet après-midi en Conseil des ministres. On connaitra donc enfin le détail des 60 milliards d’euros d’économies prévus par Bercy pour ramener le déficit public à 5% du PIB l’année prochaine. Mais en l’état, ce budget devrait surtout servir à stopper l’hémorragie des finances publiques, plus qu’à traiter le problème en profondeur.

C'est un budget d'urgence, avec des solutions de facilité comme augmenter les impôts, constate un spécialiste des finances publiques. Une logique court-termiste, c'est aussi ce que retient Mathieu Lefèvre, député Renaissance du Val-de-Marne. 

Hausse d'impôts 

Car pour stopper l'hémorragie des finances publiques, le Premier ministre a prévenu : il y aura des hausses d'impôts pour certaines entreprises et certains contribuables. Mais attention aux effets contre-productifs, prévient l'élu : "La copie, telle qu'elle est présentée à l'heure actuelle, elle charge un peu la barque sur les impôts. La fiscalité, c'est un rendement en année n+1, mais ça peut être après moins de recettes parce que l'activité va se contracter". 

Surtout, le dérapage du déficit public n'est pas qu'un simple moment d'égarement, la dette a augmenté de plus de 900 milliards d'euros entre 2017 et 2023. 

"Si effort, il doit y avoir, il doit porter d’abord sur la partie dépenses"

Autrement dit : le redressement des finances publiques passera inévitablement par des réformes structurelles, permettant d'engranger plusieurs milliards d'euros d'économies. Charles-Henri Colombier est économiste à l'Institut Rexecode : "Les annonces qu'on a pu entrevoir ces derniers jours laissent une place assez importante à des mesures de nature plutôt temporaire, qui certes peuvent permettre de rassurer les marchés à très court terme, mais qui ne résolvent le problème d'un retour à un déficit inférieur à 3% du PIB. Et donc si effort, il doit y avoir, il doit porter d'abord sur la partie dépenses". 

Pour réduire les dépenses à long terme, beaucoup d'experts préconisent une meilleure gestion des frais de santé, mais aussi un réflexion autour du système de retraites.