Les tarifs réglementés de l'électricité vont progresser comme prévu de 5,9% TTC en moyenne dès samedi, selon une décision publiée jeudi au Journal officiel.
Les tarifs "sont fixés conformément à (…) la proposition de la Commission de régulation de l'énergie du 7 février" pour une entrée en vigueur dès ce samedi 1er juin, selon cette décision des ministères de la Transition écologique et solidaire et de l'Économie. Le tarif réglementé d'électricité, appliqué par EDF à environ 25 millions de foyers, est fixé selon une formule de calcul complexe qui prend notamment en compte l'évolution du prix du marché de gros qui a augmenté ces derniers temps.
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"On était obligé de faire cela", justifie la Commission de régulation de l'énergie
La recommandation de la CRE d'une hausse des tarifs réglementés de 5,9% TTC avait "vocation" à s'appliquer dès le 1er mars, mais le gouvernement avait indiqué qu'il ne suivrait pas la recommandation du CRE en période hivernale, en pleine contestation des "gilets jaunes". "On peut dire que ce n'est pas bien pour le pouvoir d'achat, mais on ne peut pas réagir sur l'instant à des choses qui construisent notre pays. La qualité de notre système électrique fait qu'on était obligé de faire cela", avait justifié le président de la CRE Jean-François Carenco à la mi-mai. Cette augmentation pourrait être suivie d'une autre, en août, liée aux coûts de transport de l'électricité, que Jean-François Carenco avait alors dit vouloir "limiter à 1%".
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Pourquoi cette hausse ?
Le gouvernement a récemment manifesté son intention de modifier le mode de calcul des tarifs l'an prochain. Mercredi, le ministre de la Transition Écologique François de Rugy a estimé que la hausse des tarifs de l'électricité prévue samedi était notamment due à la dérive des coûts de production d'EDF ces dernières années. "Les coûts de production de l'électricité en France ont dérivé depuis des années", a affirmé le ministre, répondant au PDG d'EDF Jean-Bernard Lévy qui avait critiqué plus tôt sur cette même radio les taxes sur l'électricité. "On taxe l'énergie beaucoup" et "on taxe moins certaines énergies fossiles", avait déclaré ce dernier, suggérant de "moins taxer l'électricité puisqu'elle n'émet pas de dioxyde de carbone". "Ce n'est pas en rejetant la responsabilité sur les taxes qu'on améliorera la situation d'EDF", a répliqué François de Rugy, critiquant notamment les "coûts salariaux" d'EDF et les "dérives sur le parc électro-nucléaire français" à commencer par le chantier de l'EPR de Flamanville (Manche).