Les tarifs de l’électricité n’augmenteront pas au 1ᵉʳ août 2024. Le gouvernement s’est opposé, ce lundi 15 juillet, à l’augmentation préconisée par la CRE, le gendarme de l’énergie. La hausse devait atteindre 1%, soit 12 euros par an en moyenne pour un ménage, selon Bercy.
Ce n’est peut-être pas beaucoup sur une facture annuelle, mais cela devait pourtant permettre de financer l’entretien du réseau électrique. Chose qu’il faudra bien faire tôt ou tard, car les coûts d’exploitation des réseaux, qui sont une composante de nos factures, à hauteur d’un tiers, vont continuer à augmenter, c’est inévitable.
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Attendre le moment propice
Selon RTE, le gestionnaire du réseau électrique, il faudra investir pas moins de 100 milliards d’euros d’ici à 2040 pour le moderniser, mais aussi pour raccorder les nouvelles énergies renouvelables. Autrement dit, le problème est seulement remis à plus tard. Pour Sylvain le Falher, un des fondateurs du comparateur Hello Watt, le gouvernement ne fait que temporiser, "sûrement pour la mettre (la hausse, ndlr) à un moment où il y aura une baisse plus importante des factures avec l’évolution des prix de marché et où cette petite hausse des prix de réseau sera moins visible ou plus indolore".
Les factures augmenteront-elles inexorablement pour autant ? Tout dépendra des choix que fera le prochain gouvernement sur les deux autres composantes de la facture.
"Si on fait tout reposer sur le consommateur, les factures vont exploser"
À côté de la part qui finance les réseaux, sur une facture, "vous avez un tiers de taxes : c’est à la main de l’État, donc l’État peut décider de baisser les taxes pour éviter que vos factures explosent", explique Nicolas Goldberg, spécialiste de l’énergie chez Colombus Consulting.
"Et ensuite, vous avez la part électricité, et là, ça dépend de la façon de financer le nouveau système électrique avec le nouveau nucléaire, les renouvelables et autres. Si on fait tout reposer sur le consommateur, évidemment les factures vont exploser. Mais ça, c'est évitable", prévient l’expert.
Le scénario d’une exposition des factures est évitable, certes, mais à condition par exemple de répartir la charge de ces nouveaux chantiers entre différents acteurs, comme l’État ou EDF.